Après avoir chuté de plus de 8% hier à la bourse de Londres, RBS connaît aujourd'hui une nouvelle dégringolade de 11,41% à 34,24 pence. Le marché ne semble apprécier que très moyennement l'entrée de la banque britannique dans le programme de protection d'actifs APS (Asset Protection Scheme) ainsi que les cessions imposées par la Commission européenne. Le gouvernement britannique injectera par ailleurs 25,5 milliards de livres dans RBS, devenant ainsi propriétaire à 84% du capital de l'établissement.
Londres étend ainsi son emprise sur le groupe dans une opération qui le rapproche de la nationalisation. RBS a par ailleurs annoncé qu'il s'apprêtait à procéder à de nombreuses ventes imposées par Bruxelles en vertu de la législation concernant les aides publiques et la concurrence. Il devra notamment se séparer d'une vaste partie de son réseau de banque de détail et ainsi que de sa filiale d'assurance. L'activité de banque d'investissement sera quant à elle revue à la baisse.
De son côté, Lloyds échappe à la sanction des investisseurs, avec une progression de 3,02% à 87,57 pence. Contrairement à RBS, l'établissement est parvenu à éviter de participer au programme APS grâce à une levée de fonds de l'ordre de 21 milliards de livres. Le gouvernement a indiqué qu'il financerait l'opération à hauteur de 5,7 milliards de livres. Cette manoeuvre devrait permettre à Lloyds de conserver une certaine indépendance vis-à-vis de l'Etat britannique, dont la participation ne devrait pas dépasser 43% au capital.
(An.P)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Selon la Banque centrale européenne (BCE) les perspectives de profitabilité des banques de l'Union Européenne en 2009 restent très incertaines. La nouvelle augmentation probable du provisionnement des pertes sur créances pèse sur les résultats. Ces pertes pourraient atteindre leur niveau le plus élevé fin 2009. Moody's maintient sa perspective « négative » sur les banques françaises. Même si elles ont bien mieux résisté à la crise que leurs concurrentes étrangères, notamment anglo-saxonnes, grâce à leur modèle de banque universelle, certaines faiblesses demeurent. Face à un certain nombre de défis, ces banques vont devoir s'adapter. La crise économique et la baisse consécutive de leurs revenus, combinée à un accroissement du risque, vont peser sur leur rentabilité. De plus, leurs ratios de fonds propres réglementaires sont inférieurs à ceux de leurs concurrents internationaux. L'adaptation devrait passer par une intégration accrue des métiers spécialisés. Cette tendance a été récemment soulignée par la fusion des filiales de gestion d'actifs de la Société Générale et du Crédit Agricole.