
La compagnie aérienne à bas coût Ryanair a annoncé lundi un bénéfice net part du groupe multiplié par près de quatre au premier semestre et maintenu ses prévisions annuelles, tout prévoyant des pertes au deuxième semestre mais des bénéfices "substantiels" sur l'année.
La compagnie a par ailleurs averti que ses discussions avec Boeing, en vue de la livraison de 200 appareils entre 2013 et 2016, "ont peu avancé", et qu'elle envisageait de transformer la somme correspondante en dividende, ce qui serait une première depuis sa création en 1996.
"Nous ne voyons pas l'intérêt de continuer à croître rapidement dans un ENVIRONNEMENT de revenus en baisse, quand notre principal partenaire ne veut pas jouer son rôle dans notre programme de réduction de coûts en répercutant sur nous les énormes économies qu'il a réalisées au cours des dernières années, à la fois grâce à ses sous-traitants et à des procédés de fabrication plus efficaces", lance dans le communiqué le directeur général Michael O'Leary, connu pour être un négociateur particulièrement intransigeant avec les compagnies aériennes.
"Si nous ne pouvons pas investir notre surplus en numéraire de manière efficace dans l'achat de nouveaux appareils, nous le distribuerons aux actionnaires", a-t-il dit.
Ryanair a rapporté un bénéfice net part du groupe de 373,5 millions d'euros sur les six mois achevés fin septembre, contre 95,3 millions l'an dernier sur la même période, soit une hausse de 292%.
Hors éléments exceptionnels, ce bénéfice ressort encore en hausse de 80%.
Le chiffre d'affaires en revanche a baissé de 2,4% à 1,767 milliard d'euros, "une baisse de 17% du tarif moyen étant largement compensée par une hausse de 15% du trafic", selon la compagnie.
Le bénéfice a été largement aidé sur le semestre par la baisse du prix du fuel, qui a coûté 42% de moins que l'an dernier.
Les revenus annexes (nourriture à bord, location de voitures...) ont augmenté de 7,5% et représentent désormais 19,6% du chiffre d'affaires.
La compagnie s'attend toutefois à des pertes aux troisième et quatrième trimestres.
M. O'Leary a estimé que le tarif moyen allait encore baisser de quelque 20% sur les troisième et quatrième trimestres, "ce qui engendrera des pertes". "Malgré tout, NOS perspectives sur l'année restent inchangées (un bénéfice en bas d'une fourchette de 200 à 300 millions d'euros, ndlr) et nous connaîtrons des bénéfices substantiels, à un moment ou beaucoup de concurrents perdent de l'argent, se consolident ou font faillite". M. O'Leary a indiqué s'attendre à d'autres faillites dans le secteur cet hiver. Il a noté que sa compagnie "gagnait d'importantes parts de marché sur Air France, British Airways et Lufthansa", et il pense "que cette tendance va continuer".
Il n'en juge pas moins la situation du marché "difficile" en Irlande, Royaume-Uni et Europe, "caractérisée par une absence de confiance des consommateurs". La compagnie a décidé de geler les salaires cette année et l'année prochaine, tout en notant que, contrairement à d'autres, elle ne supprime pas d'emplois et ne baisse pas les salaires.