En repli de 3,54% à 46,93 euros, Technip signe la plus mauvaise performance du CAC 40, pénalisé par deux dégradations de brokers. UBS a dégradé sa recommandation sur la société de services pétroliers d'Achat à Neutre tandis que Citigroup conseille désormais de Vendre. Pour UBS, si les perspectives du secteur parapétrolier se sont améliorées dans le sillage de la reprise naissante, il existe toujours des risques non négligeables tant sur les carnets de commandes que sur les prix. De son côté, la banque américaine a souligné le prix élevé du titre comparé aux risques qu'il représente.
Le secteur des services pétroliers a surperformé tous les autres sous-secteurs liés au pétrole depuis le début de l'année, soutenu par la reprise des prix du brut. Le secteur se traite actuellement juste au-dessus de la moyenne historique de ses multiples de valorisation alors même que les attentes du consensus d'une hausse de 12% des bénéfices 2011 comparée à 2008 semble bien trop optimiste, a souligné Citigroup.
Le broker s'inquiète de la situation des carnets des commandes des groupes alors que les majors pétrolières rechignent encore à lancer des investissements d'importance. Pour lui, il existe un réel risque baissier sur le secteur lié à la publication de résultats trimestriels décevants ou de carnets de commandes plus faibles qu'attendu. En l'absence d'une meilleure visibilité, Citigroup conseille de rester Neutre vis-à-vis du secteur.
L'analyse du bureau d'études suggère que le marché anticipe des marges d'exploitation du secteur en hausse de 6 % entre 2008 et 2011, avec une nouvelle progression de 22 % au milieu du cycle. Selon lui, ces prévisions sont bien trop généreuses.
Ces deux dégradations ont relégué au second plan le succès commercial de Technip en Norvège. La société de services pétroliers a remporté auprès d'ENI un contrat d'une valeur d'environ 200 millions d'euros, pour le développement du champ Goliat, situé au nord large de la Norvège. Ce sera le premier champ pétrolier norvégien en opération au nord du Cercle Polaire Arctique, dans la Mer de Barents.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Suite à l'acquisition de Coflexip par Technip en 2001, le groupe Technip est devenu l'un des cinq leaders mondiaux de l'ingénierie, des technologies et des services pétroliers. Le groupe possède des bases opérationnelles sur les cinq continents ainsi qu'une flotte de navires d'installation et de construction sous-marine.
Les domaines d'intervention de Technip couvrent le développement de champs offshore et onshore, le traitement et la liquéfaction de gaz, le raffinage de pétrole, les pipelines à terre et la pétrochimie -qui représentent ses principales activités. Le Groupe est particulièrement bien placé dans le secteur de l'offshore profond, secteur dans lequel il utilise ses propres actifs industriels. Il développe également ses activités dans des secteurs non-pétroliers tels que les engrais, la chimie, les sciences de la vie, la génération électrique, ainsi que les industries manufacturières et autres industries.
Les points forts de la valeur
- Le carnet de commandes de Technip confère au groupe une bonne visibilité. Par ailleurs, Technip est très sélectif dans les contrats qu'il noue.
- Technip est très présent dans la région clé du Moyen-Orient, ce qui lui offre de nombreuses opportunités de contrat, en particulier dans les projets gaziers (GTL, GNL). Ses positions en Afrique de l'Ouest et au Moyen-Orient lui permettent de profiter de l'activité de ces régions
- Technip renforce ses capacités d'exécution opérationnelle de ses contrats.
- En 2006, Technip a plus que doublé son bénéfice net qui ressort à 200,1 millions d'euros, preuve de la dynamique dans laquelle s'est engagé le groupe.
Les points faibles de la valeur
- La hausse du prix de l'acier pénalise le groupe, dont la majeure partie des projets nécessite l'achat de tubes en acier.
- Dans l'Onshore, Technip doit faire face à la concurrence des groupes d'ingénierie de pays émergents, notamment des sociétés coréennes à qui la baisse du dollar est profitable. Toutefois, les perspectives 2007 sont positives pour le groupe dans le domaine.
- La branche dédiée à l'industrie est encore trop petite (avec un objectif de 10 à 15 % du chiffre d'affaires à HORIZON 2008) et pas suffisamment profitable.
- Les comptes de groupe sont sensibles à l'évolution du dollar.
Comment suivre la valeur
- Technip est sensible à l'évolution des dépenses d'investissements des compagnies pétrolières. Le secteur parapétrolier est très cyclique.
- Selon certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
- Enfin, avec plus de 30 % de l'activité de Technip réalisée au Moyen-Orient, la conjoncture politique de la zone est donc déterminante.
- Les comptes de groupe sont sensibles à l'évolution du dollar.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a révisé à la hausse ses prévisions pour la demande de pétrole. Cette dernière devrait diminuer cette année de 2,2% par rapport à l'an dernier, contre une baisse de 2,7% précédemment estimée. Ces données plus optimistes reflètent la croissance de la consommation chinoise et la demande plus forte que prévue aux Etats-Unis. L'IAE estime désormais que la demande devrait atteindre 84,4 millions de barils par jour (mbj) cette année. Pour 2010, elle devrait s'accroître de 1,5%, à 85,7 mbj. Selon l'Agence deux scénarios peuvent être envisagés pour l'avenir. Dans le premier, la croissance mondiale atteindrait 5% par an en 2012-2014. La demande de pétrole augmenterait alors de 1,4% par an après 2009. Dans ce cas un « choc pétrolier » risque de survenir car les compagnies reportent actuellement leurs investissements actuels, ce qui pénalise l'offre future. Dans le second scénario, la croissance mondiale serait plus limitée, de l'ordre de 3% par an sur la période 2012-2014. La demande serait alors satisfaite par l'offre et tout « choc pétrolier » serait écarté.