Entre 34,5% des salariés de Pôle emploi, selon la direction et "autour de 40%" selon le Snu-FSU, étaient en grève mardi à l'appel des sept syndicats pour protester contre des conditions de travail dégradées, le mouvement le plus fort depuis sa création, issue de la fusion ANPE-Assedic.
"Il y a 34,5% de grévistes en métropole et 322 sites fermés sur 1.500 (Dom compris)" à la mi-journée, a déclaré à l'AFP une porte-parole de la direction.
De son côté, Noël Daucé (Snu-FSU) a fait état d'un taux de grévistes "autour de 40%", en espérant que "cette expression d'un malaise social très fort" déboucherait sur "des résultats concrets" notamment lors d'un rendez-vous des syndicats au ministère de l'Emploi dans l'après-midi.
Pôle emploi, qui compte 46.000 salariés, enregistre ainsi son mouvement de grève le plus suivi depuis sa création le 5 janvier 2009.
Une manifestation de salariés de Pôle emploi a rassemblé entre 250 (police) et plus de 300 (syndicats) personnes à Nantes.
"On accumule les problèmes au niveau personnel et dans les services rendus aux usagers. Les conditions sont déplorables", a dit à l'AFP Yannick Pineau (CGT), tandis que Soizic Baudoin (CFDT) a affirmé "qu'en pleine crise nous travaillons dans des conditions inacceptables parce que la fusion s'est faite à marche forcée".
A Marseille, ils étaient environ 150 à défiler mardi, selon l'estimation de l'AFP. En Provence-Alpes-Côte-d'Azur, le préavis de grève est reconductible.
"On ne veut pas connaître la même situation que France Télécom", a déclaré à l'AFP Stéphane Vinclair (Sud), arborant un autocollant "Ras le Pôle" et jugeant que "la santé physique et mentale du personnel est de plus en plus dégradée".
Les syndicats, qui ont saisi en référé le tribunal de grande instance de Marseille, demandent "la renégociation du calendrier de la fusion et l'arrêt du déploiement des sites mixtes".
Le 18 juin, près de 14% des salariés de Pôle emploi avaient cessé le travail et près de cent sites avaient été fermés dans le cadre d'un appel à la grève qui n'avait été lancé que par trois syndicats (Snu-FSU, CGT, Sud Emploi).
Tous les syndicats avaient appelé à la grève le premier jour d'ouverture du nouvel organisme, le 5 janvier, pour dénoncer les conditions de mise en place de la fusion: 18,9% du personnel avaient suivi la grève, selon la direction, tandis que le principal syndicat, le Snu, avait fait état de 15% de grévistes sur les ex-sites Assedic et 30% chez les ex-ANPE.
Le 27 novembre 2008, la dernière grève commune à l'ANPE et aux Assedic avait été suivie par 60% des personnels aux Assedic et 25% à l'ANPE. Près de la moitié des salariés de l'ANPE avaient aussi fait grève le 1er décembre 2008 à l'appel de leurs huit syndicats.