Un questionnaire sera envoyé aux agents de Pôle emploi à partir de novembre, a déclaré mardi le secrétaire d'Etat à l'Emploi Laurent Wauquiez, "pas inquiet, mais vigilant" sur le stress au travail et décidé à ne pas "arrêter au milieu du gué" la fusion ANPE-Assedic.
"Une démarche va être enclenchée entre la fin de l'année et le début de l'année prochaine avec un questionnaire qui sera adressé à partir de novembre 2009 à tous les agents", a-t-il dit sur France Inter, sur fond de grève à Pôle emploi à l'appel de tous les syndicats sur les conditions de travail.
Sur l'atmosphère au sein de Pôle emploi, "je ne suis pas inquiet mais je suis vigilant", a précisé M. Wauquiez. Il a expliqué avoir demandé au directeur général Christian Charpy "qu'on n'ait pas d'omerta sur les difficultés et le stress générés par la crise" et de ne "pas attendre des accidents pour agir".
"J'ai demandé à Christian Charpy des initiatives tout de suite. On a mis en place depuis longtemps une ligne d'écoute pour que quelqu'un qui a besoin de s'exprimer de façon confidentielle puisse le faire. On a demandé à mobiliser tous les managers pour qu'ils soient sensibilisés aux risques psychosociaux" et "mis en place un réseau d'assistantes sociales", a-t-il ajouté.
S'"il peut y avoir des situations de souffrance", le secrétaire d'Etat a répété que "Pôle emploi n'est pas France Télécom" car "c'est toujours un service public avec l'objectif de rendre le meilleur service possible".
Affirmant que les difficultés "sont liées à la crise", M. Wauquiez a expliqué qu"il ne fallait pas "s'arrêter au milieu du gué" de la fusion.
La réforme engagée il y a "un an et demi, pas trois mois" n'a pas été faite "sabre au clair", a-t-il assuré, évoquant des mesures adoptées pour "corriger le tir" sur le 39 49 ou "l'embauche de 3.000 personnes supplémentaires".
A une salariée de Pôle emploi Aquitaine se plaignant d'avoir à suivre 160 demandeurs d'emploi, du "management par objectifs" et d'"une fusion à rythme accéléré" générant "une grande souffrance", M. Wauquiez a répondu qu'il ne cherchait "pas à nier les surcharges de portefeuille" de chômeurs et qu'il fallait "continuer à avancer sur les agences uniques en prenant le temps".
"On a besoin de se fixer des objectifs", a-t-il cependant jugé, en ajoutant que "le but ne doit pas être d'épingler les agents", phénomène évoqué par cette salariée.
Interrogé sur le stress généré par la réforme, le ministre du Travail Xavier Darcos a jugé le cas de Pôle emploi "différent" de France Télécom, devant l'Association des Journalistes de l'Information sociale (Ajis).
"La fusion a été vite, c'est vrai. Ca fait beaucoup de pression sur eux (...) mais Pôle emploi ne mérite pas les critiques qu'on lui fait", a-t-il dit.
Quant à une pause dans la fusion, M. Darcos a renvoyé sur M. Wauquiez. "Si on lui démontre qu'au 31 décembre, on sera incapable d'être dans les conditions optimales pour réaliser les engagements, j'imagine qu'il considérera qu'on peut gagner quelques mois. Mais je n'en sais rien", a-t-il ajouté.