Désillusion à Wall Street : Bank of America (- 3,92% à 17,39 dollars) a déçu les attentes des investisseurs en publiant une perte nette de 1 milliard de dollars au titre du troisième trimestre 2009, soit 26 cents par action. Cette perte est supérieure au consensus, qui s'établissait à 21 cents par action. L'an passé, sur la même période, Bank of America avait dégagé un bénéfice de 1,18 milliard de dollars, soit 15 cents par action.
Le produit net bancaire affiche quant à lui une hausse de 32% sur un an, à 26,4 milliards de dollars, en dessous du consensus, qui s'établissait à 27,61 milliards de dollars.
La perte enregistrée la banque sur les trois derniers mois s'explique notamment par des dépréciations d'actifs d'un montant de 2,6 milliards de dollars. Elle a par ailleurs connu une vive dégradation au sein de ses activités de crédit.
Le marché sanctionne le titre d'autant plus sévèrement que les concurrents de Bank of America ont publié jusqu'à présent des résultats supérieurs aux attentes.
Sur les neuf premiers mois de l'exercice, Bank of America affiche un bénéfice net de 6,5 milliards de dollars, soit 39 cents par action. L'année dernière, elle avait perdu sur la même période 5,8 milliards de dollars, soit 1,09 dollar par action.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Selon la Banque centrale européenne (BCE) les perspectives de profitabilité des banques de l'Union Européenne en 2009 restent très incertaines. La nouvelle augmentation probable du provisionnement des pertes sur créances pèse sur les résultats. Ces pertes pourraient atteindre leur niveau le plus élevé fin 2009. Moody's maintient sa perspective « négative » sur les banques françaises. Même si elles ont bien mieux résisté à la crise que leurs concurrentes étrangères, notamment anglo-saxonnes, grâce à leur modèle de banque universelle, certaines faiblesses demeurent. Face à un certain nombre de défis, ces banques vont devoir s'adapter. La crise économique et la baisse consécutive de leurs revenus, combinée à un accroissement du risque, vont peser sur leur rentabilité. De plus, leurs ratios de fonds propres réglementaires sont inférieurs à ceux de leurs concurrents internationaux. L'adaptation devrait passer par une intégration accrue des métiers spécialisés. Cette tendance a été récemment soulignée par la fusion des filiales de gestion d'actifs de la Société Générale et du Crédit Agricole.