La banque américaine Bank of America a publié vendredi des résultats moins bons que prévu au troisième trimestre avec une perte nette de 1 milliard de dollars, en raison de difficultés liées au secteur des crédit à la consommations et de lourdes dépréciations d'actifs.
Par action, la perte représente 26 cents par action, indique-t-elle dans un communiqué, là où les analystes tablaient sur -21 cents.
Un an plus tôt Bank of America avait enregistré un bénéfice net de 1,2 milliard soit 15 cents par action.
Ces chiffres n'incluent pas une charge de 1,2 milliard liée à la distribution d'un dividende, dont 893 milliards payés au gouvernement américain. Aussi la part revenant aux actionnaires représente-t-elle une perte de 2,241 milliards de dollars.
Le chiffre d'affaires de la banque s'élève à 26,035 milliards de dollars sur la période sous revue contre 19,621 milliards un an plus tôt.
"Ces résultats ont été affectés négativement par la faiblesse persistante de l'économie américaine et mondiale et par les difficultés rencontrées par les consommateurs, qui se sont traduites par des coûts liés aux crédits élevés", commente la banque dans son communiqué.
Des provisions provenant de dépréciations de titres financiers et de crédits s'élevant à 2,6 milliards de dollars ont largement contribué aux pertes enregistrées, ainsi qu'une charge avant impôts de 402 millions représentant un paiement fait à l'Etat afin de mettre fin à sa garantie.
La banque de Charlotte, Caroline du Nord, affirme toutefois avoir renforcé ses réserves, ses capitaux et ses liquidités au cours de la période sous revue.
Elle souligne avoir ajouté 2,1 milliards de dollars à ses réserves pour pertes liées aux défauts de crédits.
Son ratio de tier one, une des mesures de sa solidité financière, s'élève à 12,46%.
"La performance des activités centrales de l'entreprise a été entravée par une série d'éléments exceptionnels", a commenté le PDG de la banque, Kenneth Lewis.
"Si l'on ne tient pas compte d'eux, notre chiffre d'affaires a bien tenu. Il est évident que les coûts liés aux crédits restent élevés et demeurent notre principale difficulté dans les mois à venir. Mais nous sommes encouragés par certains signes positifs comme la stabilisation du niveau des défauts parmi les détenteurs de nos cartes de crédit", a-t-il poursuivi.
Jeudi soir, juste avant la publication de ces résultats, Bank of America avait annoncé que M. Lewis renonçait à toute rémunération pour l'année 2009.
Il a été contraint de démissionner et quittera son poste à la fin de l'année en raison de la polémique liée au rachat contesté de Merrill Lynch à la fin de l'année.