Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer ne proposera pas de modification du taux de rémunération du Livret A, a indiqué mardi une porte-parole, alors que l'inflation --qui sert au calcul théorique de ce taux-- a baissé de 0,4% sur un an.
Le taux de rémunération du Livret A a été fixé début août à 1,25% par la ministre de l'Economie Christine Lagarde.
La loi prévoit que le taux du Livret A est susceptible d'être modifié le 1er novembre. Si la formule d'ajustement automatique, instaurée en 2003 pour dépolitiser ce sujet très sensible, s'appliquait à cette date, le taux tomberait à 0%, du jamais vu.
Mme Lagarde a rappelé début septembre qu'elle s'était engagée à ce que le taux "n'aille pas plus bas" que le niveau actuel de 1,25%, qui constitue déjà un plus bas depuis la création du livret en 1818.
Si le taux n'était pas révisé au 1er novembre, le gouvernement dérogerait au principe de calcul automatique pour la quatrième fois d'affilée.
A la faveur du ralentissement de l'inflation et de la normalisation du marché interbancaire, deux éléments qui servent au calcul théorique du taux, la rémunération du Livret est passée de 4% à 1,25% entre le 1er février et le 1er août.
Un repli historique qui a occasionné une baisse de popularité de ce produit d'épargne chéri des Français: le livret A a enregistré plus de retraits que de dépôts sur les quatre derniers mois mesurés, de mai à août.
Une désaffection qui a profité à d'autres produits d'épargne de plus long terme, comme l'assurance vie, qui a vu ses cotisations augmenter de 9% sur les neuf premiers mois de l'année par rapport à la même période de l'an dernier.