En repli de 2,70% à 47,52 euros, Bayer signe la plus mauvaise performance du Dax 30, l'indice vedette de la Bourse allemande. Le groupe de chimie et de pharmacie allemand est pénalisé par l'avis défavorable d'un broker. Dans une note adressée à ces clients, UBS a dégradé sa recommandation sur la valeur d'Achat à Neutre en raison de son faible potentiel de hausse. Ce conseil a été pris au pied de lettre par de nombreux investisseurs. En moins d'un mois, le titre est passé de 39 à plus de 49 euros, soutenu par une note de Merrill Lynch et le mouvement de fusions-acquisition relancé par Solvay.
Le 7 septembre, lorsque le titre plafonnait sous les 40 euros, Merrill Lynch-Bank of America avait décidé d'intégrer Bayer dans sa liste des valeurs préférées en Europe en raison de son potentiel de hausse, de la solidité de son portefeuille de produits en développement, de l'amélioration de la rentabilité dans la chimie et de son potentiel d'amélioration de marges dans la pharmacie.
Par ailleurs, en septembre, le groupe allemand a bénéficié de la vente des activités de pharmacie de son concurrent belge Solvay à l'américain Abbott pour 5,2 milliards d'euros, dont 4,5 milliards en cash. Désormais, Bayer est le seul groupe européen a conserver à la fois la chimie et la pharmacie.
Ce matin, UBS, en dégradant sa recommandation sur le groupe allemand d'Achat à Neutre avec un objectif de cours maintenu à 52 euros, s'est focalisé uniquement sur la valeur de l'action. La banque suisse reproche au titre sa vive progression + 50% depuis son plus bas de mars dernier. La plupart des catalyseurs du titre pour 2009 ont été déjà activités, note le bureau d'études qui cite notamment le succès des nouveaux médicaments du groupe et la consolidation de son bilan.
De plus, les solides résultats préliminaires publiés par son concurrent néerlandais DSM ont conduit le marché à attendre un bon troisième trimestre de la part des groupes chimiques. Ainsi, le bureau d'études anticipe le doublement de l'Ebitda du pôle chimie de Bayer au troisième trimestre.
Aujourd'hui, la valorisation de Bayer n'est plus attractive, estime UBS. A la Bourse de Francfort, le groupe allemand se traite avec un taux de rendement (dividende/cours de Bourse) de 2,9%, contre 5,7% pour AstraZenneca, un PER de 13, contre 10,6 pour Roche et un ratio valeur d'entreprise/Ebitda de 8,2 contre 6,5 pour Novartis.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
Avec l'expiration des brevets de médicaments vedettes comme le Lipitor de Pfizer ou l'Effexor de Wyeth, le secteur devrait subir la disparition de 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires au niveau mondial d'ici à cinq ans. Pour faire face à ce phénomène, trois grosses opérations (de plus de 40 milliards de dollars chacune) ont été récemment annoncées : la première concerne l'acquisition par le suisse Roche de la totalité du capital de sa filiale Genentech, deuxième groupe américain des biotechnologies. La seconde est relative au rachat de Wyeth, fabricant de l'Advil, par l'américain Pfizer. Enfin la dernière porte sur l'absorption de Schering-Plough par Merck. Pour tous les acquéreurs l'objectif est de consolider leur portefeuille de médicaments. Ces rachats soulignent également l'intérêt croissant pour les biotechnologies et la diversification visée par les groupes dans ce domaine. D'autres opérations devraient voir le jour en considérant notamment la crainte des acteurs face à la réforme du système de santé prônée par le nouveau président américain Barack Obama.
Produits de base - Chimie
La pétrochimie européenne doit faire face à un ENVIRONNEMENT particulièrement difficile. Face à un recul de la demande, les surcapacités atteignent 15%, selon le président du Syndicat de la chimie organique de base (SCOB). Quant au taux d'utilisation des capacités, il atteint environ 80%, son plus bas niveau depuis plus de dix-neuf ans. La production de composants chimiques intervenant dans la fabrication de matières plastiques a chuté l'an passé : de 9,8% pour l'éthylène et de 5,2% pour le propylène. Réagissant à cette tendance, l'Europe et les Etats-Unis devraient supprimer cette année environ 2 millions de tonnes de capacités de production annuelles. Alors que l'Asie et le Moyen-Orient, qui bénéficient de coûts de production très inférieurs, vont enregistrer un développement de 6 millions de tonnes de capacités de production annuelles. L'autre tendance négative est la volatilité des coûts. Les hausses peuvent parfois être répercutées aux clients, mais avec un décalage dans le temps.