Micron perd 2,98% à 8,15 dollars au sein d'un marché américain mal orienté. Le fabricant de mémoires informatiques n'est pas épargné par les prises de bénéfices malgré la publication d'une perte trimestrielle inférieure aux attentes. Il est vrai que l'action a progressé de plus de 60% en trois mois. Par rapport au trimestre précédent, la firme a bénéficié d'une progression des ventes en volume de ses produits, mais également d'une augmentation des prix pour certains d'entre eux. Ceux des mémoires DRAM, qui stockent les données des ordinateurs lors de leur traitement, ont augmenté de 8%.
Au quatrième trimestre, début septembre, Micron a essuyé une perte nette de 88 millions de dollars, soit 10 cents par action, contre une perte de 344 millions de dollars, ou 45 cents par action, un an plus tôt. Les analystes interrogés par Thomson Reuters anticipaient en moyenne une perte de 19 cents par action.
Le chiffre d'affaires s'est élevé à 1,3 milliard de dollars, contre 1,45 milliard de dollars au quatrième trimestre 2008. Le consensus s'élevait à 1,27 milliard de dollars.
« Le marché, bien que toujours difficile, a commencé à s'améliorer. Micron a été l'une des rares sociétés du secteur a être capable de générer un cash flow opérationnel positif chaque trimestre pendant la crise. Notre performance opérationnelle et l'amélioration continuelle de NOS coûts placent Micron dans une formidable position concurrentielle pour le futur », s'est félicité le PDG du groupe, Steve Appleton.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
Certains experts estiment que le marché de l'électronique mondial devrait particulièrement souffrir en 2009. Le chiffre d'affaires de cette industrie, qui s'élevait environ à 1140 milliards d'euros en 2008, devrait chuter de près de 7% cette année. Toutefois le secteur devrait se redresser dès 2010 (avec une hausse de 1,6%). Les perspectives sont bien meilleures pour le secteur de l'électronique grand public mondial. GfK anticipe une croissance de 4% de ce marché pour 2009. Cette progression serait réalisée grâce à la forte contribution des pays Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui représentent désormais le quart des ventes mondiales d'électronique grand public. En France, les plans sociaux se multiplient dans l'industrie électronique. Selon les données du ministère de l'emploi, les groupes d'équipements et de composants électriques ou électroniques ont supprimé 7100 postes en France en 2008, ramenant les effectifs de la filière à 382000 salariés. Entre 2001 et aujourd'hui, les suppressions se sont élevées à 76000 emplois, soit 17% de l'effectif total.
=/Semi-conducteurs/=
Le recul du secteur mondial en 2009 sera bien plus marqué qu'en 2008, avec une chute des ventes de 24,1 % d'après GfK. Les prévisions de la Semiconductor industry association (SIA) sont similaires avec une baisse anticipée de 21,3 % cette année. Le Japon et l'Europe seront les plus affectés, avec un recul d'activité supérieur à 26%, du fait d'une demande en berne mais aussi de délocalisations de la production vers des pays à plus faibles coûts de main d'oeuvre. Les acteurs japonais doivent également affronter l'appréciation du yen face au dollar et à l'euro. Par contre, l'activité dans la zone Asie-Pacifique, notamment en Chine, résistera bien et se développera. La SIA prévoit que l'activité devrait rebondir l'année prochaine avec une croissance de 6,5%. Pour 2011, la progression devrait être similaire. Pour mieux affronter la détérioration de leur environnement, les acteurs choisissent de s'unir. Selon les analystes, cette tendance devrait perdurer. Le rapprochement entre les fabricants japonais NEC et Renesas souligne cette tendance, de même que l'offre d'achat du fabricant américain Broadcom sur Emulex, société spécialisée dans les produits de réseau et de stockage.