Solvay a confirmé la vente de sa branche pharmacie à Abbott Laboratories pour 5,2 milliards d'euros, dont 4,5 milliards d'euros en numéraire. Le solde est constitué de 400 millions de reprise de dettes et d'un versement supplémentaire de 300 millions entre 2011 et 2013. L'opération permet au laboratoire américain d'élargir sa gamme de spécialités aux vaccins tout en renforçant sa présence en Europe et sur les marchés émergents. Quant au belge, il ne disposait plus ni d'une taille critique, ni d'un portefeuille de médicaments en développement suffisant pour survivre dans la pharmacie.
A Bruxelles, le titre Solvay a ouvert sur un bond de 3,7% avant de lâcher prise. Il perd désormais 1,15% à 73,87 euros.
Le groupe de chime belge a déclaré que le fruit de cette cession lui permettrait de financer sa croissance et des acquisitions "de taille". "Nous bâtissons un nouveau groupe plus recentré avec les moyens financiers de donner un coup d'accélérateur à une croissance durable", a déclaré Alois Michielsen, président du conseil de Solvay. Le groupe entend par ailleurs se développer de manière organique dans les activités chimiques et plastiques.
Abbott était le partenaire commercial historique de Solvay aux Etats-Unis. En le rachetant, montre sa détermination à participer aux bals des "mégadeals" qui agitent le secteur depuis le début de l'année. Pénalisés par la concurrence des génériques, les géants de la pharmacie ont clairement placé la taille critique au centre des enjeux.
Dans une note publiée ce matin, RBS note que le prix de la transaction est inférieur aux multiples du secteur. Il juge cependant ce prix juste en raison de la faible rentabilité et qualité du portefeuille de Solvay.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
Avec l'expiration des brevets de médicaments vedettes comme le Lipitor de Pfizer ou l'Effexor de Wyeth, le secteur devrait subir la disparition de 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires au niveau mondial d'ici à cinq ans. Pour faire face à ce phénomène, trois grosses opérations (de plus de 40 milliards de dollars chacune) ont été récemment annoncées : la première concerne l'acquisition par le suisse Roche de la totalité du capital de sa filiale Genentech, deuxième groupe américain des biotechnologies. La seconde est relative au rachat de Wyeth, fabricant de l'Advil, par l'américain Pfizer. Enfin la dernière porte sur l'absorption de Schering-Plough par Merck. Pour tous les acquéreurs l'objectif est de consolider leur portefeuille de médicaments. Ces rachats soulignent également l'intérêt croissant pour les biotechnologies et la diversification visée par les groupes dans ce domaine. D'autres opérations devraient voir le jour en considérant notamment la crainte des acteurs face à la réforme du système de santé prônée par le nouveau président américain Barack Obama.
Produits de base - Chimie
La pétrochimie européenne doit faire face à un ENVIRONNEMENT particulièrement difficile. Face à un recul de la demande, les surcapacités atteignent 15%, selon le président du Syndicat de la chimie organique de base (SCOB). Quant au taux d'utilisation des capacités, il atteint environ 80%, son plus bas niveau depuis plus de dix-neuf ans. La production de composants chimiques intervenant dans la fabrication de matières plastiques a chuté l'an passé : de 9,8% pour l'éthylène et de 5,2% pour le propylène. Réagissant à cette tendance, l'Europe et les Etats-Unis devraient supprimer cette année environ 2 millions de tonnes de capacités de production annuelles. Alors que l'Asie et le Moyen-Orient, qui bénéficient de coûts de production très inférieurs, vont enregistrer un développement de 6 millions de tonnes de capacités de production annuelles. L'autre tendance négative est la volatilité des coûts. Les hausses peuvent parfois être répercutées aux clients, mais avec un décalage dans le temps.