Faurecia a bondi de 10,19% à 14,22 euros vendredi, soutenu par Société Générale qui a relevé son objectif de cours sur le titre de l'équipementier automobile de 12,5 à 19 euros, en maintenant sa recommandation Achat. Le broker rappelle que la semaine dernière, à l'occasion du salon automobile de Francfort, le management de Faurecia a envoyé un message « relativement optimiste ». Le directeur financier du groupe a en effet indiqué que les objectifs seraient relevés en octobre lors de la publication du chiffre d'affaires du troisième trimestre 2009.
SG ajoute que les coûts fixes devraient rester réellement « fixes » pendant au moins 2 ans (2010-2011). Enfin, le désendettement devrait également contribuer à doper le résultat net avec une réduction possible des « spreads » sur la ligne de crédit, selon le broker.
De façon plus générale, Société Générale juge que les craintes d'un fort recul des ventes automobiles en Europe en 2010 sont excessives. "Nous sommes convaincus que nous assisterons plus vraisemblablement à des révisions à la hausse des estimations de bénéfice au cours du mois à venir qu'à des révisions à la baisse. Le secteur automobile a rebondi depuis son plus-bas de mars, mais il recèle encore selon nous un fort potentiel", écrit l'analyste.
Le bureau d'études prévoit que le newsflow de Faurecia reste positif et il s'attend à une hausse des bénéfices dans les prochains mois. Il ajoute que le groupe devrait sortir renforcé de la crise.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Faurecia, filiale à plus de 71 % de PSA Peugeot Citroên, conçoit et produit des équipements pour l'automobile. Le groupe est spécialisé dans les six modules majeurs du véhicule que sont les sièges, les cockpits, les portes, les modules acoustiques, les blocs avant et les échappements. Il se classe à la deuxième place européenne et à la huitième place mondiale. La société est présente dans 28 pays pour un effectif total de 60 000 personnes.
Les points forts de la valeur
- Le groupe bénéficie d'un portefeuille de clients relativement équilibré. Outre PSA Peugeot Citroên, Faurecia compte désormais des gros clients comme BMW, Volkswagen, Renault Nissan, Ford ou encore General Motors.
- Le groupe détient des positions très fortes dans les cockpits, les portes et les échappements. Il est également bien positionné sur l'équipement des modèles récents de véhicules.
- Sa politique de Recherche et Développement lui permet de concevoir et de mettre à la disposition des constructeurs des innovations différenciantes attendues par les clients finaux.
Les points faibles de la valeur
- Les marges de la société sont sous pression dans un contexte de la baisse de la production des principaux constructeurs automobiles et de hausse persistante du prix des matières premières. En outre, Faurecia a du mal à faire passer des hausses de prix du fait de la pression exercée par les constructeurs.
- La confiance des investisseurs a été mise à mal au cours de l'été 2006 par une affaire de corruption en Allemagne qui a conduit au départ du président Pierre Lévi. Après un rapide passage de Grégoire Olivier, ancien membre du directoire de Safran, à la tête du groupe, Faurecia est aujourd'hui dirigé par Yann Delabrière, ancien directeur financier de PSA. Sa mission est double : reconstruire l'image du groupe et redresser ses comptes.
- L'endettement de Faurecia est important.
Comment suivre la valeur
- L'équipementier automobile, à l'image de ses concurrents, dépend entièrement des commandes des constructeurs, qui sont de surcroît de plus en plus exigeants.
- Le nombre d'immatriculations de véhicules neufs est un bon indicateur de tendance.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Automobile - Equipementiers
Les faillites se poursuivent parmi les équipementiers américains, qui sont particulièrement touchés par les baisses de cadences chez GM, Chrysler et Ford. Leur fédération professionnelle a demandé des aides financières comprises entre 8 et 10 milliards de dollars au gouvernement. Néanmoins, ce dernier estime qu'une consolidation du secteur doit s'opérer. Il n'est donc pas intervenu. Lear, le fabricant américain de sièges automobiles, s'est placé sous le chapitre 11 de la loi sur les faillites. Avec 80.000 salariés et un chiffre d'affaires de 13,6 milliards de dollars en 2008, il est le deuxième fabricant mondial de sièges automobiles. Récemment d'autres faillites ont été prononcées, comme celle de Metadyne. Selon l'assureur-crédit Euler Hermes, les faillites devraient s'accélérer sur les marchés automobiles européens et américains, d'ici la fin de l'année. Sur ces territoires, à fin mai, 87 cas de procédures collectives (tels que dépôts de bilan, faillites, redressements judiciaires, etc.) ont touché le secteur automobile (à la fois constructeurs et équipementiers), soit presqu'autant que sur l'année 2008 (au nombre de 94).