Research In Motion chute de 15,72 % à 70 dollars : tant les ventes que les perspectives de ventes du fabricant du BlackBerry ont déçu. Les investisseurs s'inquiètent de la stratégie du groupe qui semble vouloir recruter des clients en réduisant les prix de ses produits dans un contexte très concurrentiel avec notamment Apple. Problème, c'est la croissance du groupe qui attirait jusqu'à présent les investisseurs. Plusieurs brokers ont abaissé leur recommandation. Deutsche Bank est passé à la vente et, selon une source de marché, Goldman Sachs a réduit la sienne à Neutre contre Achat auparavant.
Au deuxième trimestre, Research In Motion a réalisé un bénéfice net de 475,6 millions de dollars, soit 83 cents par action, contre 495,5 millions de dollars, ou 86 cents, un an plus tôt. En excluant les éléments exceptionnels qui comprennent une charge pour le règlement d'un litige sur un brevet, le bénéfice par action s'est élevé à 1,03 dollars, soit 3 cents de mieux que le consensus Reuters.
C'est grâce à une gestion serrée de ses coûts que le groupe canadien a réalisé cette performance car ses ventes n'ont pas été, elles, à la hauteur des espérances. Même si le chiffre d'affaires a progressé de 37% à 3,53 milliards de dollars, Wall Street était encore plus optimiste et attendait 3,63 milliards de dollars.
Les prévisions pour le trimestre en cours ont aussi déçu. Research In Motion vise un bénéfice par action compris entre 1 et 1,08 dollar et sur un chiffre d'affaires situé entre 3,6 et 3,85 milliards de dollars. Le consensus s'élevait à 1,05 dollar et à 3,9 milliards de dollars.
Bank of America-Merrill Lynch et Société Générale expliquent que la nouvelle stratégie du groupe semble être d'attirer des clients en proposant des smartphones moins chers. Le premier souligne qu'il s'agit d'une stratégie risquée. Le second s'inquiète des risques pesant sur la marge alors que Research In Motion accroît son exposition au segment grand public.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Selon le cabinet d'études Gartner, les ventes de téléphones mobiles dans le monde ont chuté de 9,4% au premier trimestre. Le secteur est touché par une baisse de la demande suite à la crise économique. A cela s'ajoute un déstockage massif de la part des revendeurs, qui résulte des méventes de 2008. Côté fabricants, le niveau des stocks a chuté de 25 millions d'unités au premier trimestre. Gartner estime que ce mouvement devrait continuer sur la période d'avril à juin. Par contre les téléphones dits « intelligents » (ou « smart-phones ») s'en sortent bien. Leurs ventes ont bondi de 12,7% au premier trimestre. En France, la situation est similaire : sur les quatre premiers mois de 2009, les ventes de mobiles classiques ont reculé de 6%, mais celles des «smart-phones» se sont renchéries de 113%, selon l'institut GfK. Cette tendance a permis au marché global de se maintenir par rapport aux quatre premiers mois de 2008. Les mobiles à écran tactile représentent aujourd'hui le quart des ventes en France alors qu'ils sont arrivés très récemment sur le marché. Pour faire face à cet engouement, les fabricants misent sur ce créneau. Pionnier dans ce domaine, LG Electronics a introduit la fonction tactile sur des mobiles de milieu de gamme. Son compatriote Samsung s'apprête à lancer trois nouveaux modèles tactiles.