Altran cède 2,24% à 3,45 euros après l'annonce de la suspension pour un mois du plan de départ volontaire. Cette décision a été prise par le magistrat des référés du Tribunal de Grande Instance de Toulouse dans l'attente du jugement au fond qui sera rendu le 15 octobre. Ce plan concerne 500 personnes et a pour objectif de réduire ses surcapacités dans le secteur en crise de l'automobile. Il s'agit de l'un des axes majeurs de réduction des coûts du groupe. Au premier semestre, la marge opérationnelle s'est effondrée, reculant à 1,2% contre 7,1%, un an plus tôt.
Le plan a été contesté par le comité d'établissement du site toulousain d'Altran qui a assigné en référé la direction du groupe afin de demander, ce qu'il a obtenu, sa suspension. 50 personnes sont concernées chez Altran sud ouest.
Selon le journal La Dépêche, l'avocat du comité d'établissement reproche à la société l'absence de mesures de reclassement interne alors même que l'entreprise recrute 300 salariés. Il a également évoqué des irrégularités dans la procédure d'information des membres des deux comités d'établissements et du comité central d'entreprise.
Ce matin, Oddo Securities se veut rassurant et estime qu'Altran a encore toutes les chances d'obtenir un jugement favorable. D'une part, la jurisprudence lui serait favorable. De plus, selon ses informations, 27 des 50 employés de Toulouse auraient demandé à en bénéficier. Cette décision de justice irait donc à l'encontre du souhait d'une majorité des salariés.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Créé en 1982, le groupe Altran est spécialisé dans le conseil en innovation technologique à forte valeur ajoutée. Son métier consiste à aider ses clients - de grands industriels et les principaux acteurs du secteur tertiaire - à améliorer leur compétitivité et leurs performances, en leur permettant notamment d'innover dans leurs produits ou leurs process. Les principaux marchés d'Altran sont l'automobile, les télécommunications, l'aéronautique / spatial et la banque / assurance. Plus de la moitié du chiffre d'affaires du groupe est réalisée à l'international. Altran a sélectionné 20 pays prioritaires.
Les points forts de la valeur
- Le groupe est engagé dans un programme destiné à réduire le poids des coûts indirects. A moyen terme, l'objectif est de les ramener à 20% du chiffre d'affaires, en ligne avec les standards de l'industrie.
- Altran compte un actionnaire de référence : la société d'investissement Apax Partners. Le concert formé par les fondateurs du groupe, Alexis Kniazeff et Hubert Martigny, d'une part, et la société Altrafin Participations (Apax), d'autre part, détient 28,96 % du capital et 31,37 % des droits de vote d'Altran. Altrafin seul détient 19,21% du capital et 18,46% des droits de vote.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe qui avait restauré ses marges au cours des trois derniers exercices est désormais confronté à une conjoncture défavorable.
- Les analystes manquent de visibilité sur le succès du plan de départs volontaires qui porte que 500 personnes.
- Altran pourrait ne plus respecter son covenant bancaire (clause restrictive attachée à un contrat de prêt et destinée à protéger le créancier) en 2009.
Comment suivre la valeur
- Dans une société de conseil, l'essentiel des charges d'exploitation réside dans les salaires des consultants. A ce titre, le taux d'utilisation des consultants de l'entreprise par rapport à celui du secteur est un indicateur important à suivre. Lorsqu'il diminue (c'est-à-dire que le nombre de consultants sans mission augmente), les charges de l'entreprise pèsent davantage sur la rentabilité.
- Parallèlement, l'effectif est à surveiller. Ces éléments sont d'autant plus importants que la rentabilité de ces sociétés est plafonnée. En effet, toute augmentation de chiffre d'affaires requiert une augmentation de l'effectif.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - SSII
En France, le Syntec estime que le secteur devrait résister cette année en affichant une croissance nulle. Il considère également que les applications à la demande (« SaaS », Software as a Service) devraient enregistrer une belle progression, même si les volumes sont encore limités. En Europe la situation est plus contrastée : le secteur devrait pâtir d'un léger recul en 2009 ; néanmoins certains marchés se porteront mieux que d'autres. Si l'Allemagne parvient à bien résister de même que la Grande-Bretagne, qui bénéficie du poids de l'infogérance (gestion des parcs informatiques des entreprises), l'activité devrait fortement reculer en Espagne. Sur le plan mondial, le cabinet Gartner prévoit que la demande de services informatiques devrait se replier de 1,7% en 2009, pour atteindre environ 800 milliards de dollars, du fait d'investissements moindres engagés par les entreprises. Ce recul reste toutefois limité grâce à l'infogérance qui procure des revenus récurrents. Néanmoins Gartner estime que certains clients devraient renégocier les contrats de façon à réduire les tarifs.