Imerys bondit de 7,06% à 43,21 euros soutenu par l'avis positif d'Exane BNP Paribas. En conclusion d'une étude détaillée sur le secteur des matériaux de construction, le broker a en effet relevé son opinion sur le spécialiste des minéraux industriels de Neutre à Surperformance avec un objectif de cours de 53 euros. Hier déjà, le titre avait grimpé de 2,95% à la faveur de la révision à la hausse de l'objectif de cours d'UBS. Comme l'essentiel des groupes cycliques, la capitalisation boursière d'Imerys a fondu en quelques mois, passant de 55 euros en mai 2008 à moins de 22 euros en mars.
Depuis, le titre connait une hausse ininterrompue, soutenu par l'amélioration progressive des perspectives économiques. A tel point qu'aujourd'hui, Imerys vaut plus de deux fois plus que son plus bas historique atteint début mars de 21,58 euros.
Le rebond d'Imerys a été facilité par la stratégie volontaire adoptée rapidement le management. Fin 2008, anticipant l'ampleur de la crise, le groupe a initié des mesures de réductions de coûts et lancé une augmentation de capital de 251 millions d'euros destinée à renforcer sa structure financière.
Aujourd'hui, cette stratégie commence à porter ses fruits. Après UBS qui a salué hier le strict contrôle des coûts, Exane vient de sélectionner l'action parmi ses valeurs préférées au sein du secteur. Selon le broker, Imerys devrait profiter dès l'an prochain du vaste mouvement de restockage initié partout dans le monde.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Leader mondial de la valorisation des Minéraux, Imerys détient des positions de premier rang dans chacune de ses branches d'activité :
- Minéraux pour Céramiques, Réfractaires, Abrasifs & Fonderie
- Minéraux de Performance et Filtration
- Pigments pour Papier
- Matériaux et Monolithiques
Les points forts de la valeur
- Le groupe dispose d'importantes réserves de minéraux rares et de très bonne qualité, comme des réserves de kaolin.
- Imerys bénéficie d'une bonne répartition géographique de ses activités et d'une clientèle diversifiée.
- La spécialisation d'Imerys dans des produits de plus en plus pointus lui permet de renforcer la valeur ajoutée apportée à ses clients et d'accroître ses positions de leader sur ses marchés.
Les points faibles de la valeur
- Imerys souffre d'un déficit de notoriété auprès de la communauté financière, d'autant que le titre peut pâtir d'un flottant et d'une liquidité limités. La majorité du capital est en effet sous le contrôle des holdings Pargesa et GBL (54,3 %).
- Le groupe est exposé à certains marchés à caractère cyclique, comme la sidérurgie ou la construction.
- Imerys est exposée au dollar et au risque de variation des prix des différentes sources d'énergie, du fret et des produits chimiques notamment
Comment suivre la valeur
- Malgré sa relative capacité de résistance en période de crise (Imerys fournit des matières premières consommables utilisées par plusieurs industries), le titre demeure dépendant de l'évolution de la conjoncture économique.
- Par ailleurs, il est soumis à l'évolution du prix de l'énergie, et plus particulièrement à celui du gaz.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Selon Moody's la crise de l'immobilier devrait générer une baisse de la demande mondiale de ciment entre 5% et 10%, en 2009. Cette tendance inciterait les entreprises à se livrer à une guerre des prix. Comme le souligne l'agence de notation, certains acteurs souffrent d'un endettement trop conséquent du fait d'acquisitions. Ainsi Lafarge, qui a racheté Orascom, supporte une dette nette représentant 1,15 fois ses fonds propres. Face à une situation financière très tendue, il est devenu urgent pour certains groupes d'être recapitalisés. Saint-Gobain et Lafarge ont décidé de lever chacun 1,5 milliard d'euros en Bourse. A cela s'ajoute une politique de réduction des coûts : aux 400 millions de réductions de coûts dégagées l'an passé, Saint-Gobain va ajouter 600 millions d'euros. Lafarge prévoit, lui, 200 millions d'économies en 2009, contre 120 millions prévus initialement dans le cadre du programme Excellence 2008. Aucune acquisition n'aura lieu en 2009, pour Saint-Gobain, alors que Lafarge va réduire de 40% ses investissements.