Oracle perd 3,12% à 21,44 dollars ; l'éditeur de logiciels professionnels est sanctionné pour ses ventes décevantes. Plus précisément, ce sont les ventes des nouvelles licences pour les bases de données et les middleware qui n'ont pas été à la hauteur. Même si ce trimestre est traditionnellement le moins important pour Oracle, JPMorgan considère cette publication comme le signe que l'ENVIRONNEMENT reste difficile dans le domaine des investissements informatiques des entreprises. Pour autant, Oracle a aussi montré sa capacité de résistance avec un bond de sa marge opérationnelle à 46%.
Les brokers pointent du doigt le repli de 17% à 1 milliard de dollars du chiffre d'affaires des nouvelles licences de logiciels. Dans ce secteur, ces ventes de nouvelles licences constituent un indicateur clé des perspectives d'un groupe car elles sont la source de futurs revenus de maintenance très rentables.
Cette faiblesse vient des bases de données et des middleware (logiciels servant d'intermédiaire entre d'autres logiciels) qui ont accusé une chute des ventes de 22% à 711 millions de dollars, à comparer avec un consensus de 812 millions de dollars. Société Générale explique cette déception par le comportement attentif des clients qui ont préféré attendre les nouveaux produits.
Le chiffre d'affaires total a, lui, reculé de 5% à 5,05 milliards de dollars, là où les analystes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur 5,24 milliards de dollars.
Plus bas dans le compte de résultat, la performance du groupe s'est, elle, avérée conforme aux anticipations. Le bénéfice net a ainsi progressé de 4% à 1,1 milliard de dollars, soit 22 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 30 cents, en ligne avec les attentes de Wall Street. Oracle a également fait état d'une marge opérationnelle, hors exceptionnels, en progression de 570 points de base à 46%. Le groupe a bénéficié du poids plus important de l'activité maintenance, qui réalise des marges élevées, dans son activité et de l'attention portée aux coûts.
Concernant ses objectifs pour le trimestre en cours, le groupe vise un bénéfice par action, hors éléments exceptionnels, compris entre 35 et 36 cents, à comparer avec un consensus de 36 cents. Le chiffre d'affaires est attendu en hausse de 3% dans le meilleur des cas et stable dans la pire des hypothèses. Les ventes de nouvelles licences pourrait baisser de 10% à 0%.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Editeurs de logiciels
Selon l'institut Gartner, les éditeurs de logiciels devraient afficher une activité quasi-stable (+0,3%) en 2009. Dans un contexte de crise économique, les applications visant à rationaliser les parcs informatiques ou à améliorer l'efficacité des relations clients, devraient se développer. De même, les logiciels SAAS ("software as a service"), facturés seulement s'ils sont utilisés, connaissent un franc succès. Ce nouveau modèle économique attire même des acteurs qui ne sont pas issus de l'informatique. Ainsi ATT, qui opère dans les télécoms, est entré sur ce marché avec son offre baptisée « Synaptic », qu'il va développer. Gartner estime que le marché mondial des « SAAS » devrait atteindre cette année les 56,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires, soit une croissance de 21,3% par rapport à 2008. En France, le marché des logiciels et services informatiques, qui avait progressé de 5,5% l'an passé, devrait stagner cette année, à 42 milliards d'euros. Les effectifs devraient également rester stables, à 370000 personnes.