Barclays conserve une hausse de 1,68% à 37,90 pence dans l'après-midi, légèrement en retrait par rapport au reste du secteur (l'indice DJStoxx des banques avance de 2,42%). La banque britannique a annoncé son intention de céder un bloc de 12,3 milliards de dollars d'actifs à risques à un fonds créé par Stephen King et Michael Keeley, deux anciens employés. Ce fonds, baptisé Protium, recevra un prêt de 12,6 milliards de dollars de la part de Barclays pour financer la transaction.
Les investisseurs du fonds se sont par ailleurs engagés à prêter 450 millions de dollars pour soutenir ces activités.
Les actifs toxiques en question seront vendus à leur valeur de marché, et Barclays ne devrait pas enregistrer de plus-value ni de moins-value sur cette opération. L'intérêt pour la banque britannique est de réduire son exposition à la volatilité des marchés du crédit.
L'opération ne devrait toutefois pas permettre d'améliorer le ratio de fonds propres de Barclays, puisque les actifs continueront à figurer à son bilan pour des raisons juridiques.
Barclays a par ailleurs été attaqué par Lehman Brothers, qui a accusé l'établissement britannique d'avoir mis la main sur des sommes indues à l'occasion du rachat de certaines de ses activités. «Des composants matériels de la transaction n'ont pas été dévoilés au tribunal avant et après l'audience» concernant la vente, selon un avocat de Lehman. Au total, les sommes contestées atteindraient 8,2 milliards de dollars.
Un porte-parole de Barclays a déclaré que cette attaque constituait une «accusation opportuniste».
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Les grandes banques américaines ont enregistré des performances bien meilleures qu'attendues sur le premier trimestre. Citigroup a affiché un bénéfice de 1,6 milliard de dollars. Même constat pour Wells Fargo (3 milliards de dollars), Goldman Sachs (1,8 milliard) ou JPMorgan Chase (2,14 milliards). Plusieurs éléments ont contribué à redresser leur situation. A l'aide massive des pouvoirs publics américains s'est ajoutée la baisse des taux menée par la Réserve fédérale, qui a permis aux banques de reconstituer leurs marges. De plus, les établissements ont mené des plans de réductions de leurs coûts, à travers des baisses d'effectifs. Ainsi, 260000 postes du secteur financier ont été supprimés en un an. Les analystes restent néanmoins prudents pour l'avenir, compte tenu de l'ampleur de la crise économique. Côté français, les résultats des grandes banques ont été décevants sur le premier trimestre 2009, à l'exception de ceux de BNP Paribas. Au Crédit Agricole, des dépréciations de 570 millions d'euros et une forte hausse du coût du risque, ont provoqué une chute de 77% du bénéfice à 202 millions d'euros. La Société Générale a enregistré des pertes de 278 millions d'euros tandis que la filiale des Caisses d'pargne et des Banques Populaires, Natixis, a affiché des pertes de 1,83 milliard d'euros sur la période.