Adobe perd 6,54% à 33,29 dollars après avoir annoncé l'acquisition d'Omniture pour 1,8 milliard de dollars ; un prix qui est jugé élevé par certains spécialistes. Par le biais de cette acquisition, l'éditeur de logiciels d'édition se diversifie dans les logiciels de gestion et d'analyse de données pour les sites Internet. Le groupe de San Jose (Californie) est également sanctionné pour ses prévisions décevantes pour le dernier trimestre de son exercice 2009, clos fin novembre.
Adobe propose 21,50 dollars en numéraire par action Omniture, soit une prime de 24% par rapport à la clôture de mardi. Hors éléments exceptionnels, cette acquisition devrait être relutive à partir de l'exercice fiscal 2010. La transaction devrait être finalisée avant fin novembre.
« Cette acquisition élargira significativement le marché adressable d'Adobe et son potentiel de croissance, étendra ses solutions pour les marchés en forte croissance de la publicité sur Internet, du commerce en ligne et des médias numériques », a expliqué le groupe.
En parallèle, Adobe a dévoilé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Au troisième trimestre, le bénéfice net s'est élevé à 136 millions de dollars, soit 26 cents par action, contre 191,6 millions de dollars, soit 35 cents par action, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 24 cents, soit un cent de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a reculé de 21,4% à 697,50 millions de dollars.
Mais la déception est venue des perspectives. Pour le trimestre en cours, l'éditeur de logiciels vise un bénéfice par action situé entre 33 cents et 39 cents et un chiffre d'affaires compris entre 690 et 740 millions de dollars. Le consensus s'établissait à 37 cents et 719,2 millions de dollars.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Informatique - Editeurs de logiciels
Selon l'institut Gartner, les éditeurs de logiciels devraient afficher une activité quasi-stable (+0,3%) en 2009. Dans un contexte de crise économique, les applications visant à rationaliser les parcs informatiques ou à améliorer l'efficacité des relations clients, devraient se développer. De même, les logiciels SAAS ("software as a service"), facturés seulement s'ils sont utilisés, connaissent un franc succès. Ce nouveau modèle économique attire même des acteurs qui ne sont pas issus de l'informatique. Ainsi ATT, qui opère dans les télécoms, est entré sur ce marché avec son offre baptisée « Synaptic », qu'il va développer. Gartner estime que le marché mondial des « SAAS » devrait atteindre cette année les 56,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires, soit une croissance de 21,3% par rapport à 2008. En France, le marché des logiciels et services informatiques, qui avait progressé de 5,5% l'an passé, devrait stagner cette année, à 42 milliards d'euros. Les effectifs devraient également rester stables, à 370000 personnes.