Plus forte baisse du SRD, Zodiac Aerospace chute de 4,46% à 25,80 euros, après avoir revu à la baisse son objectif de croissance du résultat opérationnel courant 2008-2009. L'équipementier aéronautique table désormais sur une progression "à un chiffre" du ROC, au lieu d'une hausse de 20% annoncée en avril. "Ce retrait devrait toutefois être en majeure partie compensé au niveau du résultat net et du bénéfice par action par des charges financières moins élevées qu'anticipé et par des éléments favorables non récurrents sur notre charge d'imposition", a toutefois souligné le groupe.
Le fournisseur des constructeurs européen Airbus, de l'américain Boeing et du brésilien Embraer a dégagé un chiffre d'affaires en hausse de 9,4% à 2,203 milliards d'euros sur l'ensemble de son exercice 2008-2009, contre 2,014 milliards un an plus tôt. Le groupe a expliqué avoir profité "d'une parité dollar/euro plus favorable" et de "la consolidation des sociétés acquises fin 2007/2008, dans un contexte aéronautique civil qui reste difficile dans certaines activités".
Zodiac a également indiqué que son objectif de réduction de l'endettement financier net à fin août 2009 devrait être "significativement dépassé".
Bien que déçus, les analystes sont restés positifs sur le titre. Oddo a réduit sa recommandation d'Achat à Accumuler, avec un objectif de cours maintenu à 27 euros. Si le bureau d'études indique que le profit warning du groupe est surprenant, il n'est pas inquiet en raison des solides fondamentaux du groupe.
De son côté, CM-CIC a maintenu sa recommandation Achat et son objectif de cours de 36 euros. Le broker ne cache que la publication du groupe est décevante et inférieure à ses estimations. Néanmoins, il souligne que son potentiel de croissance reste significatif.
M-L.H.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Créé en 1896 par Maurice Mallet, le groupe Zodiac était à l'origine spécialisé dans le développement des ballons dirigeables et des aéroplanes. L'aventure de la société se poursuit dans les années 1930, avec l'invention du concept du bateau pneumatique qui prendra son essor après la seconde guerre mondiale et imposera l'image de marque du groupe.
La stratégie de croissance initiée à la fin des années 70 viendra accroître la notoriété de Zodiac et transformera la société en un groupe diversifié, présent mondialement et coté en bourse. Aujourd'hui, le groupe est organisé autour de quatre activités : Aerosafety Systems, Aircraft Systems, Cabine Interiors et Technology. Il réalise un chiffre d'affaires annuel de 2,013 milliards d'euros.
En 2007, Zodiac et Carlyle ont finalisé le rapprochement de la Branche Marine de Zodiac avec Jandy Pool Products, pour créer Zodiac Marine & Pool. A l'issue de la transaction, Zodiac détient directement et indirectement 26,8% du nouveau groupe.
Les points forts de la valeur
- La notoriété de la marque Zodiac est extrêmement forte partout dans le monde.
- La croissance par acquisitions est un axe majeur de la stratégie du groupe. Elle est favorisée par le positionnement de Zodiac sur des domaines d'activités très spécialisés, ce qui rend le titre résistant en période de crise.
- La cession de l'activité Marine a permis un très net désendettement, renforçant la stabilité financière du groupe.
Les points faibles de la valeur
- Zodiac est plus exposé que ses pairs à l'aéronautique civile, étant donné qu'il ne réalise que 10% de ses ventes dans le secteur de la défense.
-Le trafic aérien mondial a nettement ralenti en 2009.
- La branche Technology est moins dynamique que les activités du coeur de métier du groupe.
Comment suivre la valeur
- Zodiac dépend de la santé des compagnies aériennes, de leur demande en nouveaux appareils et du cycle général du secteur aéronautique. Airbus et Boeing représentent 16% de ses ventes.
-Zodiac est sensible à toute évolution du dollar par rapport à l'euro.
-Le groupe est engagé dans un programme de rachat d'actions.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Aéronautique - Défense
Les équipementiers sont inquiets. Ils considèrent que l'impact de la crise sur les compagnies aériennes peut remettre en question les cadences de production aujourd'hui prévues. Il est vrai que les constructeurs aéronautiques affichent leur manque de visibilité. Le dirigeant d'EADS, la maison mère d'Airbus, prévoit que face au manque de visibilité pour 2010, l'année prochaine pourrait être plus difficile que 2009 pour l'aéronautique civile. L'Association internationale du transport aérien (Iata) table, elle, sur des livraisons en chute de 30% en 2010. Airbus et Boeing ont déjà prévu de réduire leurs cadences de production. Cela se produira à partir de l'automne pour Airbus et en juin 2010 pour Boeing. Plusieurs sous-traitants prévoient une baisse de leur activité en 2009. Latécoère a adopté un plan d'économies pour faire face à un recul de ses revenus qui devrait atteindre 20% en 2009. L'entreprise pâtit notamment d'une forte diminution des fabrications pour les avions d'affaires de Dassault et les avions régionaux du brésilien Embraer.