Le titre UBS connaît une légère baisse dans l'après-midi, avec une chute de 0,36% à 19,21 francs suisses. Il surperforme toutefois l'indice DJ Stoxx du secteur bancaire européen, qui affiche un recul de 1,29%. Oswald Grbel, le directeur général de la banque suisse UBS, s'est exprimé sur la situation de l'établissement dans un mémo interne transféré aux médias. Les manoeuvres de restructuration sont sur la bonne voie, mais les efforts de la banque pour regagner la confiance de ses clients nécessitera beaucoup de travail, a-t-il déclaré en substance.
Le dirigeant a estimé que le pire était passé pour UBS, mais a enjoint ses collaborateurs à ne pas relâcher leurs efforts. «Nos résultats se sont améliorés et certains progrès ont été enregistrés mais notre réputation est toujours entachée», a-t-il déclaré. Il note que le groupe bancaire a enregistré un bénéfice opérationnel pour la première fois en huit trimestres.
Il souligne également que les suppressions de postes sont quasiment terminées au sein de la banque suisse.
«Mais n'imaginons pas que ces étapes ont, du jour au lendemain, écarté tous les défis que nous devions relever, ou que nous avons fait un grand bon en avant», ajoute-t-il. Selon lui, le retour aux bénéfices ne constitue qu'un début. Il évoque par ailleurs l'accord passé avec le gouvernement américain qui a «laissé chez NOS clients un arrière-goût amer».
«Il nous incombe désormais de leur prouver que nous sommes une banque digne de confiance», conclut-il.
UBS a connu des dépréciations d'actifs de l'ordre de 50 milliards de dollars liés à la crise des "subprimes". La banque a été contrainte à lever des capitaux frais quatre fois de suite, dont des fonds versés par le gouvernement suisse. Depuis 2007, la banque a par ailleurs accumulé des pertes nettes de 25 milliards de francs suisses.
Ces mauvais résultats ont contraint la banque à supprimer 14% de ses effectifs depuis le début de la crise.
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
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Les grandes banques américaines ont enregistré des performances bien meilleures qu'attendues sur le premier trimestre. Citigroup a affiché un bénéfice de 1,6 milliard de dollars. Même constat pour Wells Fargo (3 milliards de dollars), Goldman Sachs (1,8 milliard) ou JPMorgan Chase (2,14 milliards). Plusieurs éléments ont contribué à redresser leur situation. A l'aide massive des pouvoirs publics américains s'est ajoutée la baisse des taux menée par la Réserve fédérale, qui a permis aux banques de reconstituer leurs marges. De plus, les établissements ont mené des plans de réductions de leurs coûts, à travers des baisses d'effectifs. Ainsi, 260000 postes du secteur financier ont été supprimés en un an. Les analystes restent néanmoins prudents pour l'avenir, compte tenu de l'ampleur de la crise économique. Côté français, les résultats des grandes banques ont été décevants sur le premier trimestre 2009, à l'exception de ceux de BNP Paribas. Au Crédit Agricole, des dépréciations de 570 millions d'euros et une forte hausse du coût du risque, ont provoqué une chute de 77% du bénéfice à 202 millions d'euros. La Société Générale a enregistré des pertes de 278 millions d'euros tandis que la filiale des Caisses d'pargne et des Banques Populaires, Natixis, a affiché des pertes de 1,83 milliard d'euros sur la période.