Le constructeur américain General Motors prévoit des aides d'un milliard d'euros au total de la Grande-Bretagne, de l'Espagne et de la Pologne pour restructurer sa filiale Opel, ce qui pourrait l'inciter à la conserver, selon le Wall Street Journal jeudi.
Cet apport lui permettrait de renforcer sa position par rapport à l'Allemagne, jusqu'ici en première ligne en ce qui concerne l'aide à Opel.
Une porte-parole de GM en Europe a décliné tout commentaire, rappelant simplement que "toutes les options pour Opel sont examinées" et que le constructeur "mène des discussions avec le gouvernement allemand et les représentants des salariés".
Interrogée par l'AFP sur les relations de GM avec d'autres pays européens, la porte-parole a laconiquement indiqué qu'il "y avait toujours, de manière générale, des contacts avec les pays où (GM) a de grosses usines".
De son côté, le ministère britannique du Commerce, joint par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire sur les sommes évoquées par le journal et s'est contenté de répéter que Londres ne donnerait d'aides financières qu'en échange de garanties sur les sites de Vauxhall, la marque jumelle d'Opel, sur son sol.
A Varsovie, le ministère de l'Economie affirme toujours ne rien savoir des propositions de GM concernant les usines d'Opel en Pologne. "Pour le moment, nous n'en savons rien", a déclaré à l'AFP Agnieszka Gapys, porte-parole du ministère. "General Motors ne s'est pas adressé à nous jusqu'à présent", a précisé une autre porte-parole, Bogna Gudowska.
Le gouvernement espagnol s'est refusé à tout commentaire. Un porte-parole du ministère a toutefois rappelé que l'Espagne a déjà fait savoir qu'elle était prête à concéder des prêts aux conditions du marché quand le sort de la compagnie se décidera.
Le ministère allemand de l'Economie a lui décliné "tout commentaire sur des négociations internes à GM".
Berlin a déjà apporté un crédit de 1,5 milliard d'euros au constructeur européen et s'est dit prêt à ajouter encore quelques milliards si General Motors consentait à vendre sa filiale à l'équipementier canadien Magna, allié à la banque russe Sberbank et adossé au constructeur russe GAZ.
Mais ce consortium ne suscite guère jusqu'ici l'enthousiasme du géant de Detroit, qui craint la concurrence russe et préfère l'offre du fonds d'investissement belge RHJ International.
L'Allemagne compte environ 25.000 salariés d'Opel, soit la moitié de l'effectif total du constructeur en Europe. Mais la marque à l'éclair a aussi d'importantes usines en Espagne, Pologne et en Grande-Bretagne, ainsi qu'en Belgique.
Par ailleurs, toujours selon le Wall Street Journal, GM pourrait puiser dans ses propres réserves de liquidités, désormais renflouées, pour apporter plus d'un milliard d'euros à Opel.
Mais s'il reçoit une aide d'autres pays que l'Allemagne et arrive à monter un financement propre, le groupe américain pourrait être encore plus incité à garder le constructeur européen dans son giron, une hypothèse qui court depuis plusieurs semaines.