Vivendi (+ 1,16% à 20,10 euros) enregistre l'une des rares hausses de l'indice CAC 40, soutenu par des résultats semestriels supérieurs aux attentes. Cette bonne surprise a pour origine les bonnes performances de l'activité télécoms du groupe, SFR, mais aussi celles de Canal +. Le spécialiste du divertissement confirme ainsi ses qualités défensives, l'essentiel de ses activités étant à base d'abonnements. Cette publication permet à l'action de limiter sa sous-performance par rapport au CAC 40 depuis le 1er janvier. Elle s'élève à 26 %.
Vivendi a réalisé au deuxième trimestre un résultat net ajusté en hausse de 8,1% à 818 millions d'euros pour un chiffre d'affaires en augmentation de 11% à 6,648 milliards d'euros. Le résultat opérationnel ajusté (ebita), la ligne du compte de résultat la plus importante pour les analystes, s'est élevé à 1,506 milliard d'euros, soit 90 millions de plus que le consensus Thomson Reuters.
SFR a représenté seul un peu moins de 50% de ce montant, affichant un ebita en recul de 4,2% à 686 millions d'euros. En moyenne, les analystes tablaient sur seulement 636 millions d'euros. L'activité télécoms du groupe a réalisé une bonne performance commerciale avec 559 000 nouveaux clients mobiles en net au premier semestre. Vivendi revendique par ailleurs 225 000 ventes d'iPhone en moins de trois mois. Dans le fixe, le groupe a recruté 275 000 clients pour l'internet haut débit en six mois.
Quant à Groupe Canal +, il a enregistré un résultat opérationnel ajusté en hausse de 20,4% à 218 millions d'euros, là où le consensus était de 206 millions d'euros.
Se félicitant de ce « solide premier semestre », le P-DG du groupe, Jean-Bernard Lévy, a sans surprise réitéré l'objectif 2009 d'une forte croissance du résultat opérationnel ajusté. Son fort rendement étant un des attraits de la valeur, le groupe a précisé, selon Reuters, qu'il comptait un dividende 2009 au moins égal à celui de 2008, qui était de 1,40 euro.
Parmi les autres sujets qui intéressaient particulièrement les investisseurs, Vivendi a indiqué, toujours selon l'agence de presse, que le dossier Zain, à qui il avait envisagé d'acheter ses actifs africains dans les télécoms, était « clos ». Le groupe cependant réaffirmé son intérêt pour des opérations de croissance externe dans les télécoms sur les marchés émergents.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Vivendi est un acteur majeur du divertissement. Le groupe est présent dans les télécommunications à travers SFR, second opérateur de télécommunications mobiles en France, et Maroc Telecom, premier opérateur de télécommunications mobiles et fixes au Maroc. Par ailleurs, SFR a pris le contrôle de l'opérateur fixe Neuf Cegetel. Sa filiale Groupe Canal + est le numéro 1 français de la télévision à péage. Vivendi est également propriétaire d'Universal Music Group, numéro un mondial de l'industrie du disque. La présence du groupe dans les jeux vidéo est assurée par Vivendi Games, dont le rapprochement avec l'éditeur américain Activision donnera naissance au leader mondial. Enfin, Vivendi détient une participation de 20% dans NBC Universal, issu de la fusion de NBC et Vivendi Universal Entertainment.
Les points forts de la valeur
- Vivendi détient des actifs dont les perspectives de progressions des résultats sont prometteuses (Canal +, Vivendi Games, Maroc Telecom).
- Vivendi est relativement à l'abri du ralentissement de la conjoncture économique, en raison de sa faible exposition aux secteurs les plus cycliques comme la publicité. L'essentiel de son activité est tiré d'abonnements.
- Les rumeurs de rachat par le groupe Vodafone soutiennent le cours de l'action. La probabilité d'un rachat s'est cependant réduite en raison de la dégradation du marché du crédit. Par ailleurs, les pilules empoisonnées sont nombreuses.
Les points faibles de la valeur
- Certains investisseurs doutent de la pertinence tant stratégique qu'industrielle d'être présent à la fois dans les activités Télécom et Médias. Les dirigeants vont devoir convaincre les investisseurs que Vivendi est capable de se doter d'une stratégie de croissance pour les années à venir.
- Universal Music Group doit faire face à un ENVIRONNEMENT dégradé dans le secteur du disque. Le métier est toutefois en train de trouver un nouveau modèle économique.
Comment suivre la valeur
- La communauté financière attend que la direction du groupe dissipe les incertitudes entourant la stratégie du groupe.
- Notons que le titre bénéficie également d'un intérêt spéculatif, car comme Jean-René Fourtou l'a déclaré, le risque d'une OPA de Vodafone sur Vivendi n'est pas à négliger.
- Par ailleurs, on suivra l'amélioration des performances opérationnelles des différents pôles du groupe (Groupe Canal +, Universal Music Group,...).
- Dans le divertissement aux Etats-Unis, les accords avec General Electric stipulent que Vivendi peut demander la mise en bourse de NBC Universal et General Electric acheter la participation de Vivendi. Le prix planché a été fixé à 8,3 milliards de dollars.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Medias
Confrontés à un manque de visibilité pour les prochains mois, de nombreux acteurs, dont JCDecaux et NRJ, mettent en place des plans d'économies. TF1 a augmenté son objectif de réduction de coûts à 70 millions d'euros. Lagardère a appliqué un nouveau plan d'économies à ses activités presse et audiovisuel dans le monde, s'ajoutant à celui engagé il y a deux ans. La crise provoque également des changements beaucoup plus structurels : le modèle gratuit et reposant sur les recettes publicitaires, qui semblait fonctionner sur Internet, est désormais sérieusement remis en cause. Les intervenants s'accordent à penser que le financement de la production d'information ou de contenus de qualité exige d'autres ressources. Le quotidien anglais « The Financial Times » combine ainsi accès gratuit et modèle payant en proposant la lecture gratuite de 30 articles par mois et en faisant payer un abonnement au-delà. « Le Monde » et « Les Echos » pratiquent également ce type de politique. Quant au «Figaro », il réfléchit à développer des contenus payants sur son site. D'autres proposent des services ou produits pour compléter leurs revenus. C'est le cas de « Femme actuelle » et de « Elle ».