L'action Intel (+ 4,83% à 20,41 dollars) affiche la plus forte hausse du Dow Jones après avoir relevé ses prévisions de chiffre d'affaires et de marge brute. Elle permet ainsi à l'indice de limiter ses pertes d'une manière directe, mais aussi indirecte par le biais de la progression de Microsoft. En effet, les nouvelles sont particulièrement favorables pour l'industrie du PC depuis hier soir. De fait, ce relèvement de prévision par la société fabriquant 80% des microprocesseurs présents dans les PC survient quelques heures après la publication par Dell de résultats supérieurs aux attentes.
C'est 500 millions de dollars de chiffre d'affaires supplémentaire que le numéro un mondial des semi-conducteurs attendu désormais pour le troisième trimestre. Intel table désormais sur un chiffre d'affaires compris entre 8,8 milliards de dollars et 9,2 milliards de dollars, contre de 8,1 à 8,9 milliards auparavant. Le consensus Thomson Reuters s'élevait à 8,55 milliards de dollars. La marge brute est, elle, attendue dans le haut de la fourchette précédente de 51% à 55%.
Intel a expliqué ce relèvement par une demande supérieure aux attentes pour ses microprocesseurs et ses chipset (jeux de composants).
Déjà à la mi-juillet, Intel avait fait part d'une amélioration de sa visibilité. Ce qui lui avait permis de renouer avec une tradition abandonnée depuis janvier : la communication d'objectifs de chiffre d'affaires. La firme de Santa Clara (Californie) avait alors mis en avant le redressement de la demande pour les puces destinées au marché des ordinateurs grand public.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
=/Semi-conducteurs/=
Le recul du secteur mondial en 2009 sera bien plus marqué qu'en 2008, avec une chute des ventes de 24,1 % d'après GfK. Les prévisions de la Semiconductor industry association (SIA) sont similaires avec une baisse anticipée de 21,3 % cette année. Le Japon et l'Europe seront les plus affectés, avec un recul d'activité supérieur à 26%, du fait d'une demande en berne mais aussi de délocalisations de la production vers des pays à plus faibles coûts de main d'oeuvre. Les acteurs japonais doivent également affronter l'appréciation du yen face au dollar et à l'euro. Par contre, l'activité dans la zone Asie-Pacifique, notamment en Chine, résistera bien et se développera. La SIA prévoit que l'activité devrait rebondir l'année prochaine avec une croissance de 6,5%. Pour 2011, la progression devrait être similaire. Pour mieux affronter la détérioration de leur environnement, les acteurs choisissent de s'unir. Selon les analystes, cette tendance devrait perdurer. Le rapprochement entre les fabricants japonais NEC et Renesas souligne cette tendance, de même que l'offre d'achat du fabricant américain Broadcom sur Emulex, société spécialisée dans les produits de réseau et de stockage.
Electronique
Certains experts estiment que le marché de l'électronique mondial devrait particulièrement souffrir en 2009. Le chiffre d'affaires de cette industrie, qui s'élevait environ à 1140 milliards d'euros en 2008, devrait chuter de près de 7% cette année. Toutefois le secteur devrait se redresser dès 2010 (avec une hausse de 1,6%). Les perspectives sont bien meilleures pour le secteur de l'électronique grand public mondial. GfK anticipe une croissance de 4% de ce marché pour 2009. Cette progression serait réalisée grâce à la forte contribution des pays Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui représentent désormais le quart des ventes mondiales d'électronique grand public. En France, les plans sociaux se multiplient dans l'industrie électronique. Selon les données du ministère de l'emploi, les groupes d'équipements et de composants électriques ou électroniques ont supprimé 7100 postes en France en 2008, ramenant les effectifs de la filière à 382000 salariés. Entre 2001 et aujourd'hui, les suppressions se sont élevées à 76000 emplois, soit 17% de l'effectif total.