Fortis cède 3,33% à 3,103 euros, pénalisé par les perspectives prudentes dévoilées à l'occasion de la publication de ses résultats semestriels. Dans un entretien télévisé, Bart De Smet, le directeur général de la holding financière, héritière du bancassureur belgo-néerlandais du même nom démantelé en 2008, a déclaré qu'il "restait prudent". "Nous connaissons les incertitudes liées à la conjoncture économique et savons qu'elles auront un impact sur l'industrie de l'assurance". Ces résultats "reflètent des conditions difficiles", a commenté un analyste de la banque Degroof cité par Bloomberg.
Dans une note adressée à ses clients, l'analyste basé à Bruxelles a confirmé sa recommandation Réduire sur Fortis. Selon une source de marché, KBC Securities a de son côté dégradé sa recommandation d'Accumuler à Conserver.
Au premier semestre 2009, Fortis a réalisé un bénéfice net de 886 millions d'euros, soutenu par des produits de cessions liés aux transactions avec BNP Paribas. Le bénéfice net du compte Général a en effet atteint 658 millions d'euros, gonflé par une plus-value de 697 millions d'euros provenant de la vente de 25% d'AG Insurance à BNP Paribas.
Les activités assurances, le principal métier du groupe depuis la nationalisation de ses activités bancaires néerlandaises et la cession des autres activités bancaires à BNP Paribas, ont dégagé un bénéfice net de 228 millions d'euros.
L'encaissement sur une base consolidée a atteint 5,9 milliards d'euros, en repli de 6%.
"Le premier semestre de 2009 a été marqué par la clôture des transactions avec BNP Paribas, l'tat belge et Fortis Banque, qui a amorcé pour Fortis le début d'une nouvelle ère et sa réorientation vers une entreprise d'assurance pure", a commenté Bart De Smet.
"Nos résultats ont bénéficié d'une série d'éléments exceptionnels liés à ces transactions mais c'est en outre avec satisfaction que je peux annoncer que nous enregistrons de bonnes performances dans NOS opérations d'assurance dans des conditions de marché parfois difficiles, avec des niveaux d'encaissement similaires à ceux de la même période l'année dernière", a-t-il ajouté.
Pour l'ensemble de l'année, et sur la base des données les plus récentes, le groupe table sur des niveaux d'encaissement au moins comparables à ceux de l'année dernière.
Prudent, Bart De Smet a estimé que "la situation des marchés restera tendue et que la conjoncture continuera d'influencer le comportement des clients tant dans les activités Vie que Non-vie".
Enfin, le dirigeant a confirmé que Fortis holding présenterait le 25 septembre un rapport "sur sa stratégie révisée, dans l'objectif d'un recentrage" sur ses activités d'assurance.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Assurance
Face à la crise financière, qui a détérioré leurs comptes, les assureurs se regroupent. La faillite de Lehman Brothers en septembre 2008 a amputé les fonds propres de la Matmut de 2%. Quant à la Macif, sa perte indirecte suite à la faillite de Lehman Brothers, était de 2,2 millions d'euros en 2008. Les deux mutuelles se sont jointes à la Maif pour créer une société de groupe d'assurance mutuelle (SGAM ) qui devrait être opérationnelle avant la fin de l'année 2009. Leur objectif est de mettre leurs moyens en commun pour certaines activités de façon à optimiser la gestion de leurs coûts. Avec 10 millions de sociétaires, le nouvel ensemble représentera le deuxième pôle mutualiste français (avec 9,2 milliards d'euros de chiffre d'affaires), derrière Covéa. Cette SGAM regroupe la GMF, MAAF et MMA (avec 10 millions de sociétaires, 12 milliards d'euros de chiffre d'affaires). Le nouvel ensemble sera le quatrième intervenant français en assurance dommages (part de marché de 11,7%) et le leader en assurance auto pour les particuliers (avec 22,4% de part de marché). Cette activité représente le métier phare des trois mutuelles.
Finance - Banques
Les grandes banques américaines ont enregistré des performances bien meilleures qu'attendues sur le premier trimestre. Citigroup a affiché un bénéfice de 1,6 milliard de dollars. Même constat pour Wells Fargo (3 milliards de dollars), Goldman Sachs (1,8 milliard) ou JPMorgan Chase (2,14 milliards). Plusieurs éléments ont contribué à redresser leur situation. A l'aide massive des pouvoirs publics américains s'est ajoutée la baisse des taux menée par la Réserve fédérale, qui a permis aux banques de reconstituer leurs marges. De plus, les établissements ont mené des plans de réductions de leurs coûts, à travers des baisses d'effectifs. Ainsi, 260000 postes du secteur financier ont été supprimés en un an. Les analystes restent néanmoins prudents pour l'avenir, compte tenu de l'ampleur de la crise économique. Côté français, les résultats des grandes banques ont été décevants sur le premier trimestre 2009, à l'exception de ceux de BNP Paribas. Au Crédit Agricole, des dépréciations de 570 millions d'euros et une forte hausse du coût du risque, ont provoqué une chute de 77% du bénéfice à 202 millions d'euros. La Société Générale a enregistré des pertes de 278 millions d'euros tandis que la filiale des Caisses d'pargne et des Banques Populaires, Natixis, a affiché des pertes de 1,83 milliard d'euros sur la période.