Boeing bondit de 8,16% à 51,72 euros, après avoir annoncé que le 787 Dreamliner ferait son premier vol d'ici à la fin de l'année, avec une première livraison au quatrième trimestre 2010. « Ce nouveau calendrier nous donne le temps nécessaire pour livrer à NOS clients l'appareil révolutionnaire qu'est le 787 », a expliqué Jim McNerney, Président-Directeur général du constructeur aéronautique américain cité dans un communiqué.
«La conception des modifications et leur plan d'exécution sont quasi-achevés, et l'équipe prépare les avions pour y porter les modifications et effectuer les tests», a t-il ajouté.
"Sur la base de ce nouveau calendrier et en réactualisant certaines données, l'entreprise évalue le programme 787 comme n'étant pas déficitaire", poursuit Boeing. Le groupe indique enfin qu'il réactualisera ses perspectives financières en octobre lors de la publication des résultats du troisième trimestre.
Le 787, qui accuse deux ans de retard, devait à l'origine voler au deuxième trimestre 2009.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Transport aérien
Le trafic aérien devrait subir un recul sans précédent en 2009 : selon l'Iata, le trafic mondial devrait reculer de 8% cette année, soit l'équivalent de 180 millions de passagers. C'est la plus forte baisse jamais enregistrée. Entre 2000 et 2002, suite aux attentats du World Trade Center, le trafic n'avait diminué « que » de 33 millions de passagers sur 2 ans. Le chiffre d'affaires des compagnies devrait lui, chuter de 15% cette année, ce qui correspond à une perte d'activité de 80 milliards de dollars. Quant aux pertes cumulées, elles devraient atteindre 9 milliards de dollars en 2009, contre 10,4 milliards l'an dernier. Ces pertes sont bien inférieures aux 13 milliards de dollars affichés en 2001 par les acteurs du secteur. Cet écart s'explique par une meilleure adaptation des compagnies à leur ENVIRONNEMENT dégradé : elles ont su réduire leur offre. Le secteur ne devrait pas connaître de grande faillite car les groupes bénéficient d'une meilleure trésorerie qu'en 2001. Néanmoins les pertes en 2009 pourraient être revues à la hausse compte tenu de la récente remontée du prix du baril de pétrole. En effet, le montant estimé par l'Iata ne tient pas compte d'éléments exceptionnels, comme des dépréciations liées aux couvertures pétrolières.
Aéronautique - Défense
Les équipementiers sont inquiets. Ils considèrent que l'impact de la crise sur les compagnies aériennes peut remettre en question les cadences de production aujourd'hui prévues. Il est vrai que les constructeurs aéronautiques affichent leur manque de visibilité. Le dirigeant d'EADS, la maison mère d'Airbus, prévoit que face au manque de visibilité pour 2010, l'année prochaine pourrait être plus difficile que 2009 pour l'aéronautique civile. L'Association internationale du transport aérien (Iata) table, elle, sur des livraisons en chute de 30% en 2010. Airbus et Boeing ont déjà prévu de réduire leurs cadences de production. Cela se produira à partir de l'automne pour Airbus et en juin 2010 pour Boeing. Plusieurs sous-traitants prévoient une baisse de leur activité en 2009. Latécoère a adopté un plan d'économies pour faire face à un recul de ses revenus qui devrait atteindre 20% en 2009. L'entreprise pâtit notamment d'une forte diminution des fabrications pour les avions d'affaires de Dassault et les avions régionaux du brésilien Embraer.