La banque Natixis a enregistré au deuxième trimestre une perte de 883 millions d'euros, bien supérieure aux attentes du marché, et a annoncé que sa maison-mère BPCE s'engage à garantir environ 35 milliards d'euros de ses actifs, selon un communiqué publié mercredi.
Les analystes anticipaient une perte quasiment inférieure de moitié, à 466 millions d'euros, selon le consensus établi par Dow Jones Newswires.
Sans surprise, la perte est largement attribuable au portefeuille cantonné d'actifs illiquides (impossible à vendre), dont la valeur atteignait 29,7 milliards d'euros à fin juin. Ce portefeuille a subi, au cours du deuxième trimestre, une perte de valeur de 866 millions d'euros.
Pour soulager Natixis de ce portefeuille qui est à l'origine d'une bonne partie de ses pertes depuis le début de la crise financière, sa maison-mère BPCE s'engage à garantir environ 35 milliards d'euros d'actifs.
"Natixis sera protégé de tout risque de perte supplémentaire sur ces actifs", a expliqué le président du conseil d'administration François Pérol lors d'une conférence téléphonique.
Une décision susceptible de relancer la banque et de favoriser "la remobilisation des équipes pour mettre en oeuvre les nouvelles orientations stratégiques".
M. Pérol a précisé que des audits externes pratiqués sur les portefeuilles "sensibles" du groupe ont indiqué que les provisions déjà passées sur ces actifs correspondent à un scénario de "stress" (dégradation des conditions micro et macroéconomiques) comparable à celui utilisé aux Etats-Unis pour les tests de résistance pratiqués en début d'année sur 19 grandes banques américaines.
Ces mêmes audits révèlent également qu'en scénario d'"hyper-stress", soit avec des hypothèses micro et macroéconomiques "encore plus pessimistes", "la perte de valeur attendue" sur les actifs sensibles "n'est pas de nature à remettre en cause la solvabilité du groupe".
"Compte tenu du niveau actuel de ses fonds propres, le nouveau groupe BPCE peut supporter ce scénario sans apport supplémentaire de fonds propres de l'Etat", a assuré M. Pérol.
Par ailleurs, le groupe va mettre en place un plan stratégique à objectif 2012, qui sera centré sur trois métiers, à savoir la banque de financement et d'investissement, l'épargne (gestion d'actifs, assurance et banque privée) et les services financiers spécialisés.
Pour le directeur général Laurent Mignon, il s'agit pour la banque de se "remettre en ordre de marche dans un contexte serein".
Deux activités de Natixis, sa filiale d'assurance-crédit Coface et le métier de capital-investissement, ne figurent pas dans ces trois branches principales et "seront gérées comme des participations", a indiqué M. Pérol, qui a écarté la cession éventuelle de ces deux actifs.
Le plan stratégique prévoit, à terme, de dégager un retour sur capital investi de 12%.
A plus court terme, M. Pérol a estimé que Natixis "devrait être en mesure" de dégager un bénéfice au second semestre de l'exercice 2009, mais a néanmois ajouté qu'il serait "difficile" de dégager un bénéfice net sur l'ensemble de l'année.
Natixis reste sur cinq trimestres consécutifs dans le rouge, pour un total de 5,59 milliards de pertes cumulées.