La SNCF, plombée par la crise notamment dans le fret, a essuyé sa première perte nette semestrielle depuis 2003, à -496 millions d'euros, a-t-elle indiqué mercredi.
De janvier à juin 2008, les chemins de fer français avaient engrangé un bénéfice net de 418 millions d'euros.
Ce piètre résultat est en très grande partie dû au fret, en déficit chronique mais encore amplifié par le ralentissement des échanges commerciaux dû à la crise, qui touche de gros clients, comme l'industrie automobile ou la sidérurgie.
Alors qu'il ne représente que 6% du chiffre d'affaires du groupe, le fret contribue à 65% à sa perte avec un résultat net négatif de 323 millions d'euros au premier semestre.
De janvier à juin, les chemins de fer français ont vu leur chiffre d'affaires reculer de 4% à 11,94 milliards d'euros, ont-ils rappelé.
La société n'a pas fait de nouvelles prévisions pour l'année en cours. Son dernier pronostic de chiffre d'affaires remonte à fin mai où elle attendait 25,2 milliards d'euros, en quasi-stagnation par rapport à 2008.
"Pour l'instant, nous n'avons pas révisé nos prévisions à ce stade (...) Cela dit nous restons extrêmement attentifs dans une année où la capacité à se projeter est difficile", a déclaré à l'AFP David Azéma, directeur général délégué chargé de la stratégie et des finances.
Côté résultat, M. Azéma est resté très vague. "Aujourd'hui, je ne fais pas de prévisions sur le résultat net annuel", a-t-il dit, expliquant toutefois que des cessions immobilières éventuelles de plusieurs dizaines de millions d'euros au deuxième semestre pourraient contribuer à redresser un peu les comptes.
En 2008, son bénéfice net s'élevait à 575 millions d'euros.
Pour faire face à la crise, le groupe mise sur des mesures d'économies annoncées fin mai dernier, soit 1,1 milliard d'euros de dépenses en moins par rapport à ce qui était prévu dans le budget initial 2009 présenté en janvier.
"Je poursuis ces mesures en espérant que le mouvement qui est lancé produira plus que ce qu'on a chiffré à l'époque. J'aimerais bien faire plus de 1,1 milliard d'euros", a dit M. Azéma.
Parmi ces mesures, la SNCF "ajuste à la baisse son appareil de production", c'est-à-dire qu'elle fait circuler moins de trains, s'adaptant ainsi à la demande de transport en berne. Elle pousse également ses salariés à prendre leurs congés avant la fin de l'année et restreint les dépenses de voyages et de communications.