Au premier semestre 2009, le chiffre d'affaires d'Ipsos s'est établi à 447,8 millions d'euros, en retrait de 3,2 % par rapport à la même période de 2008. C'est la première fois depuis 1977 que les ventes du groupe régressent, ce qui reflète selon Ipsos "la violence de la crise et les transformations qu'elle induit dans le comportement des clients". La croissance reste positive dans les pays émergents qui représentent désormais 27 % du chiffre d'affaires du groupe, contre 25% en 2008.
Le résultat net ajusté, part du groupe s'établit à 24,5 millions d'euros, en baisse de 8,6 % par
rapport au 1er semestre 2008 et le résultat net part du groupe s'établit à 14,3 millions d'euros. La trésorerie libre s'établit à 4,2 millions d'euros, stable par rapport au 1er semestre 2008 où elle était
de 4,1 millions d'euros.
"Il serait prématuré - et sans doute illusoire - d'espérer que le second semestre 2009 soit nettement
meilleur que le premier", indique Ipsos concernant ses perspectives.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Fondé en 1975, Ipsos est spécialisé dans les études par enquêtes. Le groupe se situe aujourd'hui au troisième rang mondial de son marché, avec des implantations dans une cinquantaine de pays. Ipsos mène une politique de croissance externe afin d'étendre géographiquement son réseau, être puissant dans les pays clés et renforcer ses expertises. Son chiffre d'affaires se répartit entre cinq métiers : les études marketing (près de la moitié du chiffre d'affaires), les études publicitaires (21% du CA), les études médias (8% du CA), les études de satisfaction de clientèle (10% du CA) et enfin les sondages d'opinion et la recherche sociale (13% du CA).
Les points forts de la valeur
- Le dossier comporte une dimension spéculative. Les fondateurs d'Ipsos sont « prêts à discuter d'un rachat ».
- Doté d'une excellente réputation, le groupe est également avantagé par la stabilité et la qualité de son management.
- Le groupe compte parmi ses clients de grands « consommateurs « d'études, c'est-à-dire les groupes présents dans les produits de grande consommation, mais aussi les groupes de télécommunication et de technologie.
- Le groupe entend poursuivre ses opérations de croissance externe ciblées, en vue de se renforcer dans l'un de ses cinq métiers et/ou de compléter sa couverture géographique (notamment en Amérique du Nord, en Europe Centrale et en Asie).
Les points faibles de la valeur
- Le groupe, qui réalise plus de 50 % de son chiffre d'affaires hors d'Europe, dont 41 % en Amérique du Nord et Amérique Latine, est exposé au dollar.
- L'intégration des acquisitions et le renforcement des équipes pèsent à court terme sur la marge.
- Le marché des études reste petit au niveau mondial, et sa taille est minime par rapport à celui de la publicité.
Comment suivre la valeur
- Le secteur de la communication hors média échappe à la baisse des investissements publicitaires, mais dépend des investissements des entreprises, qui eux, évoluent en fonction de la conjoncture économique.
- Par ailleurs, le mouvement de concentration dans ce secteur très atomisé confère au titre un intérêt spéculatif dans la mesure où le flottant du titre dépasse les 50 %.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Communication - Publicité
Même la publicité en ligne, qui a longtemps affiché une forte croissance, pâtit de la crise. Selon l'Interactive Advertising Bureau (IAB), aux Etats-Unis, les dépenses publicitaires sur internet ont chuté de 5% (5,5 milliards de dollars) au premier trimestre. Il s'agit de la première baisse depuis 2002 et l'explosion de la bulle Internet. Pour le bureau d'analyse IDC, la crise est encore plus sévère, avec un recul estimé, sur la même période, de 6,9% aux Etats-Unis et de 4,3% sur le marché mondial. Même les liens sponsorisés ont enregistré une baisse de leurs recettes (-2,1%), toutefois moindre que celles des petites annonces et des bannières publicitaires (respectivement -14,9% et -10,8%). Quant au marché publicitaire français, TNS Media Intelligence estime que son repli s'est poursuivi en avril (-4%). Sur les quatre premiers mois de l'année, la baisse atteint 4,3% pour une valeur brute du marché de 7,5 milliards d'euros. Les revenus de la publicité extérieure se sont effondrés de 24,3% alors que ceux issus d'Internet ont continué à progresser.