Gemalto (+ 5,92% à 28,25 euros) échappe aux prises de bénéfices qui pénalisent le marché parisien grâce à une performance opérationnelle bien meilleure qu'attendu au premier semestre. Le spécialiste de la sécurité numérique a apporté la preuve de la bonne résistance de son modèle d'activité avec un retour de la croissance. Cette bonne surprise s'explique en particulier par les bons résultats de la division sécurité, spécialisée dans la fabrication de documents d'identité électroniques, qui est devenue rentable plus rapidement que prévu.
Sur les six premiers mois de l'année, Gemalto a réalisé un résultat d'exploitation en hausse de 6,5% à 74 millions d'euros, soit 10 millions d'euros de mieux que le consensus Reuters. Sur la base d'un chiffre d'affaires en progression de 1% à 800,4 millions d'euros, la marge d'exploitation s'est élevée à 9,2%, en progression de 0,4 point. Le consensus était de 777 millions d'euros pour le chiffre d'affaires.
« (...) Le segment Sécurité atteint l'étape de la rentabilité plus rapidement que prévu », s'est félicité Olivier Piou, directeur général du groupe. Cette division a enregistré un bénéfice opérationnel de 9,2 millions d'euros après avoir essuyé une perte de 12,8 millions d'euros, un an plus tôt. Cette activité a été particulièrement dynamique : son chiffre d'affaires a progressé de 28,8% à 130,4 millions d'euros.
Gemalto a précisé que son objectif d'atteinte de la rentabilité avait été réalisé plus tôt que prévu grâce à l'accélération de l'activité dans les programmes gouvernementaux, c'est à dire les documents d'identité électroniques.
Au sujet de ses perspectives, Gemalto a souligné que la saisonnalité du marché en 2009 s'annonçait « conforme au modèle historique habituel ». Le groupe a maintenu son objectif 2009 d'une marge d'exploitation ajustée supérieure à 10%. Les analystes estiment que cette prévision est conservatrice étant donné une saisonnalité favorable sur la seconde partie de l'année.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Gemalto est issu du rapprochement en juin 2006 entre Axalto et Gemplus. Le groupe est un leader de la sécurité numérique et occupe la première place mondiale sur le marché des cartes à puce. Gemalto est présent dans 40 pays avec 10.000 salariés. Gemalto crée et déploie des plateformes et des logiciels portables sécurisés sur des supports hautement personnels comme les cartes à puce, cartes SIM (cartes de téléphone portable), passeports électroniques, lecteurs et jetons. Les produits et services du groupe sont utilisés par plus d'un milliard de personnes à travers le monde.
Les points forts de la valeur
- Le groupe domine largement son secteur, avec une part de marché mondiale supérieure à 40%. Le groupe bénéficie d'un effet de taille sur les achats et la couverture des coûts fixes.
- Ses capacités en recherche et développement sont largement supérieures à celle de ses concurrents.
- Les perspectives de développement du secteur de la carte à puce sont soutenues par le déploiement des programmes de documents d'identité numérique et l'introduction de la carte à microprocesseur comme moyen de paiement dans de nombreux pays.
- Gemalto présente une structure financière saine.
Les points faibles de la valeur
- Le secteur est affecté par une pression sur les prix, en particulier au niveau des cartes pour les téléphones portables (SIM), ce qui pèse sur les marges. Or, Gemalto est fortement exposé aux cartes SIM.
- Le secteur de la carte à puce est en constante évolution et les barrières à l'entrée sont faibles.
Comment suivre la valeur
- L'évolution du marché des télécommunications est à suivre de près. Concernant le secteur, les perspectives sont plutôt encourageantes dans la téléphonie mobile, avec l'arrivée des téléphones nouvelle génération et le dynamisme des pays émergents (Chine, Inde).
- Dans les services financiers, le segment des cartes bancaires est soutenu par l'adoption des cartes à puce EMV en Europe, en Asie et en Amérique latine.
- Enfin, le segment de la sécurité est un des axes de développement privilégiés du secteur, avec les risques liés au terrorisme, qui nécessitent un renforcement des contrôles d'accès et des systèmes d'authentification.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
Certains experts estiment que le marché de l'électronique mondial devrait particulièrement souffrir en 2009. Le chiffre d'affaires de cette industrie, qui s'élevait environ à 1140 milliards d'euros en 2008, devrait chuter de près de 7% cette année. Toutefois le secteur devrait se redresser dès 2010 (avec une hausse de 1,6%). Les perspectives sont bien meilleures pour le secteur de l'électronique grand public mondial. GfK anticipe une croissance de 4% de ce marché pour 2009. Cette progression serait réalisée grâce à la forte contribution des pays Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui représentent désormais le quart des ventes mondiales d'électronique grand public. En France, les plans sociaux se multiplient dans l'industrie électronique. Selon les données du ministère de l'emploi, les groupes d'équipements et de composants électriques ou électroniques ont supprimé 7100 postes en France en 2008, ramenant les effectifs de la filière à 382000 salariés. Entre 2001 et aujourd'hui, les suppressions se sont élevées à 76000 emplois, soit 17% de l'effectif total.