La société gazière britannique Centrica progresse de 2,10% à 233,60 pence, soutenue par l'annonce du succès de son offre publique d'achat (OPA) sur Venture Production. Dans un communiqué, le groupe, qui opère au Royaume-Uni sous la marque British Gas, l'ancien opérateur historique national, a déclaré qu'il s'était assuré d'obtenir plus de 50% du producteur de gaz et de pétrole. Son offre, rejetée par le conseil d'administration de Venture, a été acceptée par des actionnaires représentant 10% du capital de Venture, ce qui lui assure la majorité en ajoutant ces parts aux 40,1% qu'il détient déjà.
Centrica a donc annoncé le succès de son offre hostile de 1,3 milliard de livres (environ 1,5 milliard d'euros), qu'il avait prolongé jusqu'au vendredi 28 août. Le géant britannique n'a donc pas besoin de relever son offre en numéraire de 845 pence par action, jugée trop basse par le conseil d'administration de Venture.
"Le sentiment général sur les marchés, c'est que l'affaire est conclue", a commenté un analyste de Nomura interrogé par Bloomberg. Effectivement, à Londres, le titre Venture grappille 0,18% à 844 pence, signe que les investisseurs ne croient plus en un relèvement de l'offre.
La victoire, après cinq mois de combats, survient alors que vendredi, la Commission européenne a donné son feu vert au projet d'acquisition de Venture par Centrica. Après examen, la Commission est en effet parvenu à la conclusion que l'opération n'entraverait pas de manière significative le jeu de la concurrence effective dans l'Espace économique européen (EEE) ou dans une partie substantielle de celui-ci.
Venture est une entreprise spécialisée dans la prospection et la production de gaz naturel et de pétrole brut. Son activité est concentrée en mer du Nord.
En revanche, Centrica, via British Gas, est davantage spécialisé dans l'aval (la distribution). L'acquisition de Venture lui permet donc de rééquilibrer ses activités avec comme principal avantage une moindre dépendance de ses résultats aux fluctuations des tarifs de gros de l'électricité et du gaz.
Dans le cadre de cette stratégie d'indépendance, Centrica avait acquis au printemps auprès d'EDF 20% de l'opérateur nucléaire British Energy. Les deux partenaires envisagent de construire en commun quatre réacteurs EPR dans le pays.
(P-J.L)
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Les records historiques de consommation d'électricité enregistrés en janvier suite à la vague de froid ont soutenu l'activité d'EDF. Le groupe a affiché une croissance de 15% de son chiffre d'affaires trimestriel, à 21,1 milliards d'euros. La hausse atteint 12,5% à taux de change et structure comparables. C'est bien supérieur aux attentes des analystes qui tablaient, en moyenne, sur une progression de 10%. En dépit de la crise GDF Suez a bénéficié d'une croissance de ses revenus et de son bénéfice d'exploitation à deux chiffres au premier trimestre 2009. Son chiffre d'affaires a ainsi bondi de 10% à périmètre constant, à 25,6 milliards d'euros, tandis que son résultat brut d'exploitation s'est accru de 12,6%, à 5,3 milliards d'euros. Encore une fois, ces excellentes performances proviennent de conditions climatiques favorables. Début 2009, l'Europe a connu la plus forte vague de froid depuis dix ans. Quant aux groupes d'environnement, l'activité de collecte des déchets auprès des clients industriels de Suez Environnement a été touchée par le ralentissement économique. Le chiffre d'affaires du groupe a donc reculé de 2,7% au premier trimestre. Par contre, en dépit d'une activité propreté en repli (-7,7%), les revenus de Veolia ont progressé de 4% à taux de change courants. La croissance des activités défensives - eau, énergie et transport - a plus que compensé le déclin des activités cycliques de propreté.