UBS gagne 3,17% à 17,27 francs suisses, signe que le placement des 332,2 millions d'actions, soit environ 9% du capital, détenues par la Confédération helvétique se déroule bien. Selon une source citée par Reuters, cette cession a été réalisée au prix unitaire de 16,50 francs et l'opération a été sur souscrite plusieurs fois. Ce désengagement de l'Etat intervient au lendemain de l'accord signé entre la banque et le gouvernement américain dans l'affaire de fraude fiscale. Libéré de cette épée de Damoclès et de la présence de l'Etat dans son capital, UBS va se consacrer à son redressement.
Plombés par des pertes colossales dans les « subprimes », UBS avait d- faire appel à l'aide de l'Etat en octobre 2008. Celui-ci avait alors souscrit à une augmentation de capital de six milliards de francs suisses sous la forme d'obligations convertibles. Grâce à la cession des actions obtenues par la conversion de ces titres et la revente pour 1,8 milliard d'euros des coupons des obligations, la Confédération helvétique va s'assurer un « bénéfice adéquat ».
Quant à l'accord qui met un terme aux poursuites engagées par les services fiscaux américains (IRS) à l'encontre d'UBS, il semble satisfaire tout le monde. La Suisse préserve son secret bancaire si fondamental pour la bonne santé de la première industrie du pays, UBS échappe à une amende et l'IRS va obtenir 4450 noms.
Concrètement, pour obtenir ces noms, le fisc américain présentera une demande d'entraide administrative conformément à la convention de double imposition entre les deux pays. Une procédure normale donc et c'est ce qui fait dire que le secret bancaire est préservé.
Mais au final, c'est 10000 noms que le gouvernement américain, qui en voulait 52 000, pourrait récupérer par le biais de cette convention, par les déclarations volontaires, les instructions données par les clients à UBS de fournir les informations à l'IRS et enfin grâce à l'accord signé entre UBS et le ministère américain de la justice en février.
Pour UBS, l'heure est désormais à la reconquête de la confiance de ses clients. Actuellement, ils votent avec leurs pieds. Sur le seul deuxième trimestre, les sorties nettes d'argent se sont élevées à 39,50 milliards de dollars.
(C.J)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Finance - Banques
Les grandes banques américaines ont enregistré des performances bien meilleures qu'attendues sur le premier trimestre. Citigroup a affiché un bénéfice de 1,6 milliard de dollars. Même constat pour Wells Fargo (3 milliards de dollars), Goldman Sachs (1,8 milliard) ou JPMorgan Chase (2,14 milliards). Plusieurs éléments ont contribué à redresser leur situation. A l'aide massive des pouvoirs publics américains s'est ajoutée la baisse des taux menée par la Réserve fédérale, qui a permis aux banques de reconstituer leurs marges. De plus, les établissements ont mené des plans de réductions de leurs coûts, à travers des baisses d'effectifs. Ainsi, 260000 postes du secteur financier ont été supprimés en un an. Les analystes restent néanmoins prudents pour l'avenir, compte tenu de l'ampleur de la crise économique. Côté français, les résultats des grandes banques ont été décevants sur le premier trimestre 2009, à l'exception de ceux de BNP Paribas. Au Crédit Agricole, des dépréciations de 570 millions d'euros et une forte hausse du coût du risque, ont provoqué une chute de 77% du bénéfice à 202 millions d'euros. La Société Générale a enregistré des pertes de 278 millions d'euros tandis que la filiale des Caisses d'pargne et des Banques Populaires, Natixis, a affiché des pertes de 1,83 milliard d'euros sur la période.