Ericsson (- 0,74% à 67,70 couronnes suédoises) échappe à la baisse. Bert Nordberger, ancien patron d'Ericsson Silicon Valley, va devenir directeur général de la co-entreprise avec Sony dans les téléphones portables, Sony-Ericsson, à compter du 15 octobre. Sa tache sera de redresser une société dont les comptes sont tombés dans le rouge à la suite d'importantes pertes de parts de marché; les portables Sony-Ericsson ne correspondant plus aux attentes des consommateurs. La situation s'est même tellement dégradée que la société a besoin d'un soutien financier.
C'est une toute nouvelle équipe qui va s'atteler au redressement du fabricant de téléphones portables. En effet, Howard Stringer, P-DG de Sony, remplacera par ailleurs Carl-Henric Svanberg au poste de président à partir de la mi-octobre.
Sony-Ericsson a terminé le deuxième trimestre sur une perte opérationnelle de 274 millions d'euros après un déficit de 369 millions d'euros sur les trois premiers mois de l'année. Dans cette industrie où les volumes vendus jouent un rôle essentiel pour la rentabilité, le chiffre d'affaires a chuté de 40% à 1,684 milliard d'euros.
Dans un marché en baisse de 6,1% au deuxième trimestre, selon Gartner, et où la compétition est féroce, la part de marché de Sony-Ericsson a fondu. Le groupe nippo-suédois a été relégué à la cinquième place du placement mondial avec 4,7% du marché contre 7,5%, un an plus tôt.
Carolina Milanesi, analyste chez Gartner, attribue cette mauvaise performance à un portefeuille de produits non compétitifs. « Sony-Ericsson a négligé d'exploiter des tendances capitales comme les produits à clavier pour la messagerie et les emails et la navigation sur Internet», explique-t-elle. Le groupe pâtit également d'une présence insuffisante sur le marché des smarthphones, le seul segment de l'industrie en croissance.
Les déclarations Bert Nordberger aujourd'hui à Reuters n'ont donc rien de surprenantes. « Je vise une augmentation des parts de marché et un retour à la rentabilité », a-t-il ainsi annoncé, avant d'ajouter que le catalogue des produits serait refondu.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Selon le cabinet d'études Gartner, les ventes de téléphones mobiles dans le monde ont chuté de 9,4% au premier trimestre. Le secteur est touché par une baisse de la demande suite à la crise économique. A cela s'ajoute un déstockage massif de la part des revendeurs, qui résulte des méventes de 2008. Côté fabricants, le niveau des stocks a chuté de 25 millions d'unités au premier trimestre. Gartner estime que ce mouvement devrait continuer sur la période d'avril à juin. Par contre les téléphones dits « intelligents » (ou « smart-phones ») s'en sortent bien. Leurs ventes ont bondi de 12,7% au premier trimestre. En France, la situation est similaire : sur les quatre premiers mois de 2009, les ventes de mobiles classiques ont reculé de 6%, mais celles des «smart-phones» se sont renchéries de 113%, selon l'institut GfK. Cette tendance a permis au marché global de se maintenir par rapport aux quatre premiers mois de 2008. Les mobiles à écran tactile représentent aujourd'hui le quart des ventes en France alors qu'ils sont arrivés très récemment sur le marché. Pour faire face à cet engouement, les fabricants misent sur ce créneau. Pionnier dans ce domaine, LG Electronics a introduit la fonction tactile sur des mobiles de milieu de gamme. Son compatriote Samsung s'apprête à lancer trois nouveaux modèles tactiles.