L'action Swatch s'envole de 12,14% à 235,60 francs suisses et entraîne à sa suite les autres valeurs du luxe en Europe. Le groupe horloger a présenté en avance des résultats semestriels supérieurs aux attentes et a fait état de perspectives positives. Au premier semestre, Swatch a réalisé un bénéfice net en recul de 28% à 301 millions de francs suisses et un résultat opérationnel en baisse de 41,8% à 345 millions de francs. Sur la base d'un chiffre d'affaires en repli de 15,3% à 2,48 milliards, la marge opérationnelle s'est élevée à 14,7% contre 21%, un an plus tôt.
Les analystes interrogés par Reuters étaient trop pessimistes et visaient des ventes de 2,446 milliards de francs et un résultat opérationnel de 321 millions d'euros.
L'autre motif de satisfaction pour les investisseurs est venu des commentaires positifs de l'horloger sur ses perspectives. « Le chiffre d'affaires et la marge opérationnelle réalisés en mai et juin montrent une tendance très positive par rapport aux premiers quatre mois de l'année courante, tendance qui est confirmée en juillet et qui se poursuivra dans les mois à venir malgré des annulations de commandes de composants par des horlogers tiers », a-t-il ainsi déclaré. En conséquence, Swatch anticipe « un chiffre d'affaires au second semestre 2009 comparable à celui réalisé en 2008, voire même avec une progression pour certaines marques importantes ».
Dans une interview à Reuters, le directeur général du groupe, Nick Hayek a également déclaré que la marge opérationnelle sur la seconde partie de l'année serait supérieure à celle du premier semestre.
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Luxe et cosmétiques
Selon le cabinet de conseil Bain & Company, les ventes mondiales de luxe devraient se replier de 10% cette année. La diminution devrait même atteindre 20% sur le premier semestre. Cette analyse est confirmée par Standard's & Poor's qui qualifie 2009 comme « la pire année depuis longtemps. » Des signes encourageants sont toutefois relevés par l'agence de notation. Premièrement les ventes aux consommateurs sont largement supérieures aux commandes des distributeurs. Cela signifie que, à court de stocks, les distributeurs devront passer de nouvelles commandes. De plus, l'activité du luxe abordable, qui comprend notamment les articles de petite maroquinerie et les lunettes, redémarre. Cela marquerait le retour de la confiance car ils correspondent à des achats d'impulsion. Rompant avec leur stratégie habituelle, qui consiste à développer leur réseau de distribution, les groupes de luxe s'attachent désormais à fidéliser leurs clients existants.