Applied Materials progresse de 4,99% à 13,88 dollars après avoir dévoilé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Le groupe qui produit les équipements nécessaires à la fabrication des semi-conducteurs a également fait preuve d'un optimisme mesuré « Pour la première fois depuis temps, nous avons constaté des tendances positives dans notre activité », a ainsi déclaré Michael Splinter, P-DG du groupe. Avant cependant d'ajouter qu'il était « encore trop tôt pour conclure qu'une reprise générale était à portée de main ».
Au troisième trimestre, clos fin juillet, Applied Materials a atteint l'objectif qu'il s'était fixé en novembre dernier : abaisser son point mort à moins de 1,2 milliard de dollars de chiffre d'affaires sur un trimestre. Ceci a été rendu possible par d'importantes économies qui sont passées par la suppression de 2000 postes, soit 14% des effectifs.
Sur la base d'un chiffre d'affaires en recul de 39% à 1,13 milliard de dollars, le groupe de Santa Clara (Californie) a essuyé une perte, hors éléments exceptionnels, limitée à 2 millions d'euros, soit un bénéfice par action pratiquement à l'équilibre. Le consensus Reuters s'établissait à - 8 cents.
Pour le trimestre en cours, la firme anticipe un bénéfice par action entre l'équilibre et 4 cents pour des ventes en progression de 10% à 20% par rapport au trimestre précédent. Les analystes attendaient une perte de 4 cents par action.
Enfin, le PDG, Michael Splinter, a laissé indiqué qu'il allait maintenir le programme de réduction des coûts et qu'il envisageait d'autres changements profonds afin de prendre en compte le ralentissement sans précédent que la société venait de connaître.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
=/Semi-conducteurs/=
Le recul du secteur mondial en 2009 sera bien plus marqué qu'en 2008, avec une chute des ventes de 24,1 % d'après GfK. Les prévisions de la Semiconductor industry association (SIA) sont similaires avec une baisse anticipée de 21,3 % cette année. Le Japon et l'Europe seront les plus affectés, avec un recul d'activité supérieur à 26%, du fait d'une demande en berne mais aussi de délocalisations de la production vers des pays à plus faibles coûts de main d'oeuvre. Les acteurs japonais doivent également affronter l'appréciation du yen face au dollar et à l'euro. Par contre, l'activité dans la zone Asie-Pacifique, notamment en Chine, résistera bien et se développera. La SIA prévoit que l'activité devrait rebondir l'année prochaine avec une croissance de 6,5%. Pour 2011, la progression devrait être similaire. Pour mieux affronter la détérioration de leur environnement, les acteurs choisissent de s'unir. Selon les analystes, cette tendance devrait perdurer. Le rapprochement entre les fabricants japonais NEC et Renesas souligne cette tendance, de même que l'offre d'achat du fabricant américain Broadcom sur Emulex, société spécialisée dans les produits de réseau et de stockage.
Biens d'équipement
Le recul de la production des industries mécaniques en France n'a cessé de s'amplifier sur les derniers mois. Selon la Fédération des industries mécaniques (FIM), depuis le mois de décembre, la baisse des volumes produits par ces industries est de plus en plus marquée : si elle s'élevait à 1,3% fin 2008, elle a atteint 2,2% en janvier (par rapport au même mois de l'année précédente), 3,2% en février, et 4% en mars. La FIM estime que le recul des volumes produits devrait encore se renforcer et s'établir à 4,6% en avril et à 5,1% en mai. La chute des investissements, qui touche à la fois la France et l'Europe, est encore plus marquée aux Etats-Unis. Au premier trimestre, les dépenses des entreprises américaines ont chuté de 37% par rapport aux trois mois précédents. Le recul est plus fort (à 47%) pour les équipements industriels et encore davantage (78%) pour le matériel d'exploration et d'exploitation minière. La crise économique plonge certains fabricants de biens d'équipement dans les difficultés. Le suisse Sulzer, spécialiste des pompes et machines pour l'industrie, va supprimer 1400 postes, soit 11% de son effectif mondial, principalement en Europe et en Amériques. L'objectif est de réduire ses coûts annuels de 110 millions de francs suisses (73,2 millions d'euros).