L'action Procter & Gamble (- 3,43% à 53,56 dollars) affiche la plus forte baisse de l'indice Dow Jones. Le spécialiste des produits de grande consommation a annoncé une baisse des ventes et des bénéfices au cours du trimestre, clos fin juin; une tendance qui devrait se prolonger. Le groupe, connu pour les rasoirs Gillette ou les couches Pampers, a reconnu que ses ventes avaient été pénalisées par les prix plus élevés de ses produits par rapport à ceux des marques de distributeur. En effet, crise économique oblige, les consommateurs favorisent les produits les moins chers.
Prenant acte de cette évolution, Procter & Gamble va renforcer sa présence sur les produits meilleur marché et baisser certains prix. Le groupe américain change donc de fusil d'épaule après avoir relevé les prix de ses produits les plus populaires au cours des deux dernières années afin notamment de compenser la hausse des matières premières.
Si le bénéfice net du groupe a progressé de 11% à 13,436 milliards de dollars sur l'exercice 2009, il a revanche reculé de 18% à 2,471 milliards d'euros au dernier trimestre. Rapporté au nombre d'actions, le bénéfice dilué net est ressorti à 80 cents sur cette dernière période alors que l'objectif du groupe se situait entre 74 et 79 cents.
Le chiffre d'affaires annuel a, lui, reculé de 3% à 79 milliards de dollars avec un recul de 11% à 18,7 milliards de dollars au quatrième trimestre. Les analystes visaient en moyenne un chiffre d'affaires de 19,7 milliards de dollars.
« Au cours de l'exercice 2009 et particulier au quatrième trimestre, P&G a été confronté à un des environnements économiques les plus difficiles de ces dernières décennies », a souligné le président du conseil d'administration A.G. Lafley.
Mais les difficultés ne sont pas finis pour Procter & Gamble qui prévoit un recul du chiffre d'affaires compris entre 7% et 10% ce trimestre pour un bénéfice par action situé entre 95 cents et 1 dollar.
Enfin, le spécialiste des produits de grande consommation a réaffirmé ses objectifs pour l'exercice 2010. Le bénéfice par action est attendu entre 3,65 et 3,80 dollars pour des ventes en croissance organique de 1% à 3%.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens de consommation
D'après l'Insee, la consommation des ménages en produits manufacturés, qui représentent le quart de la consommation globale des ménages, a progressé de 0,4% au premier trimestre (comparé au dernier trimestre 2008). Cette augmentation résulte d'un rebond de la consommation de 1,1% en mars après un mois de février où elle avait décliné de 1,8%. La bonne performance du mois de mars provient, en partie, d'une progression des ventes de l'industrie textile (+3,5% sur un mois). Les professionnels ont été surpris par cette évolution, alors que les ventes de vêtements subissent de plein fouet les effets de la crise. Les experts l'attribuent plus à des effets calendaires liés aux soldes qu'à un changement des comportements. D'après les données de l'Institut français de la mode (IFM), la consommation d'articles de prêt-à-porter féminin a reculé de 5% l'an passé pour atteindre 10,1 milliards d'euros, soit sa plus mauvaise performance depuis 1994. Préoccupés par leur pouvoir d'achat, les Français sont très sensibles aux prix des articles, incitant les enseignes à multiplier les soldes et promotions. Ces derniers représentaient en 2008 33% de l'activité du secteur, contre 30% en 2007 et 23% cinq ans plus tôt. La conséquence directe est la baisse des prix des produits qui a atteint 4,5% l'an passé.