Arkema progresse de 3,45% à 20,815 euros après avoir dévoilé une performance opérationnelle trimestrielle légèrement supérieure aux attentes. Le groupe chimique bénéficie des 86 millions d'euros d'économies réalisées au premier semestre. Si Arkema a perçu certains signes positifs, comme l'amélioration des volumes en Chine, il préfère rester prudent concernant ses perspectives d'activité. Dans ce contexte de faible visibilité, Arkema va accentuer son effort de réduction des frais fixes. Il devrait atteindre 170 millions d'euros en 2009 contre un précédent objectif de 110 millions.
Au deuxième trimestre, Arkema a essuyé une perte nette de 114 millions d'euros contre un bénéfice de 60 millions d'euros, un an plus tôt. La bonne surprise est venue de l'EBITDA, dont le recul de 56% à 70 millions d'euros s'est avéré moindre que prévu. En effet, les analystes visaient en moyenne 65 millions d'euros.
Sur la base d'un chiffre d'affaires en recul de 23% à 1,167 milliard d'euros, la marge d'EBITDA s'est élevée à 6% contre 10,5% au deuxième trimestre 2008. Le groupe chimique souligne que la baisse des volumes a été inférieure à celle du premier trimestre, -18% contre -27%.
Commentant les perspectives du groupe chimique, son PDG, Thierry Le Hénaff, a évoqué un « contexte économique mondial» qui « reste globalement très difficile malgré quelques éléments plus positifs comme l'amélioration des volumes en Chine et la diminution progressive du phénomène de déstockage ». « Nous restons très prudents sur NOS hypothèses d'ENVIRONNEMENT économique pour le deuxième semestre », a-t-il ajouté.
Arkema affiche comme ambition de générer un flux de trésorerie libre de l'ordre de 80 millions d'euros 2009. Dans ce cadre, le groupe chimique poursuivra l'amélioration de son besoin en fonds de roulement et limitera ses investissements à 260 millions d'euros en 2009. Il prévoyait auparavant d'investir 270 millions d'euros.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
free cashflow : Terme anglais fréquemment utilisé à la place de " flux de trésorerie disponible après impôt ". Il s'agit du flux de trésorerie (l'apport de liquidités) issu de l'activité de l'entreprise, diminué des charges d'imposition. Le free cashflow représente en fait les liquidités disponibles pour rembourser les emprunts contractés par l'entreprise ou pour rémunérer ses actionnaires.
Activité de la société
Arkema est un acteur majeur de la chimie mondiale. Le groupe est présent en France avec environ 11 000 personnes réparties sur près de 30 sites industriels et centres de recherche et développement. Les trois pôles d'activités d'Arkema, Produits Vinyliques, Chimie Industrielle et Produits de Performance, regroupent des filières industrielles cohérentes et intégrées dont la plupart bénéficient de positions parmi les leaders mondiaux ou européens, avec des marques et des produits internationalement reconnus. En 2006, l'ancienne branche chimie du pétrolier Total est revenue dans le vert, après trois années de pertes.
Les points forts de la valeur
- Le groupe a réussi son plan de restructuration initié en 2005 incluant la fermeture d'unités peu performantes, le recentrage des activités de certains sites industriels et l'augmentation des capacités de production des sites les plus compétitifs. En 2007, Arkema a finalisé la vente de l'activité agrochimie Cerexagri et cédé son activité Résines Urée Formol. Il se prépare à réorganiser son usine de Pierre-Bénite.
- Arkema pourrait faire des acquisitions représentant 500 à 800 millions d'euros de chiffre d'affaires. Il s'agira de petites et moyennes acquisitions ciblées notamment dans les acryliques, les fluorés et les polymères techniques, afin d'accroître la part des activités non cycliques.
Les points faibles de la valeur
- Le groupe a déjà vu son titre bondir de plus de 50% en un an, le potentiel de progression de la valeur semble donc maintenant limité.
- Le groupe peut encore mettre en oeuvre davantage de mesures de restructuration et d'amélioration des coûts variables
Comment suivre la valeur
Le secteur de la chimie est particulièrement sensible à la conjoncture économique, dont l'augmentation du coût des matières premières.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Produits de base - Chimie
La pétrochimie européenne doit faire face à un environnement particulièrement difficile. Face à un recul de la demande, les surcapacités atteignent 15%, selon le président du Syndicat de la chimie organique de base (SCOB). Quant au taux d'utilisation des capacités, il atteint environ 80%, son plus bas niveau depuis plus de dix-neuf ans. La production de composants chimiques intervenant dans la fabrication de matières plastiques a chuté l'an passé : de 9,8% pour l'éthylène et de 5,2% pour le propylène. Réagissant à cette tendance, l'Europe et les Etats-Unis devraient supprimer cette année environ 2 millions de tonnes de capacités de production annuelles. Alors que l'Asie et le Moyen-Orient, qui bénéficient de coûts de production très inférieurs, vont enregistrer un développement de 6 millions de tonnes de capacités de production annuelles. L'autre tendance négative est la volatilité des coûts. Les hausses peuvent parfois être répercutées aux clients, mais avec un décalage dans le temps.