PPR (+ 10,05% à 78,79 euros) a affiché vendredi la plus forte progression de l'indice CAC 40, soutenu par des résultats semestriels supérieurs aux attentes. Le groupe de luxe et de distribution a en particulier maintenu sa marge opérationnelle grâce aux mesures de réductions des coûts. En effet, si le résultat opérationnel courant a reculé de 4,8% à 707 millions d'euros, le taux de rentabilité opérationnelle est, lui, resté pratiquement stable à 7,7%. PPR a souligné que Fnac, Conforama et Redcats avaient affiché une stabilité de leur rentabilité.
En revanche, elle a reculé dans le luxe, avec un recul de 2 points à 26% pour la marque Gucci, et 0,7 point à 18,6% pour l'ensemble du pôle.
Le chiffre d'affaires des activités poursuivies s'est élevé à 9,235 milliards d'euros, en repli de 3,6% en réel et de 5,9% en comparable.
Commentant ces résultats, François-Henri Pinault, président-directeur général, a déclaré : « Malgré la poursuite de la dégradation de ses marchés, PPR réalise au premier semestre 2009 des résultats solides. Nous enregistrons, en effet, les premiers impacts des plans d'ajustement de NOS coûts ».
Au sujet de ses perspectives, PPR a déclaré que « les forces qui (avaient) fait la qualité des résultats de PPR au premier semestre 2009 agiront également en deuxième partie d'année ». Le groupe s'est dit déterminé à intensifier ses plans d'action afin d'accentuer ses avantages compétitifs et se renforcer sur tous ses métiers.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
inflation : L'inflation est la hausse du niveau général des prix, entraînant une baisse durable du pouvoir d'achat de la monnaie. Elle est généralement évaluée au moyen de l'Indice des prix à la consommation (IPC).
D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit. Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an.
Performances
- Chiffre d'affaires : 20,2 milliards d'euros en 2008 (+5,8%)
- Résultats : Résultat opérationnel courant à 1,721 milliards d'euros (+5,4% par rapport à 2007) - Résultat net part du groupe en légère progression en 2008 (+0.2% à 924 millions d'euros).
- Prévisions : le groupe juge l'ENVIRONNEMENT économique incertain. Va poursuivre les actions engagées en 2008, notamment les plans d'économie au sein de la Fnac et de Conforama. 1.200 suppressions de postes pourraient être menées en 2009 pour ces deux enseignes.
Stratégie
- Après une période de croissance externe marquée par des acquisitions importantes, le groupe s'attache désormais à sa croissance interne et à valoriser son réseau de distribution, notamment au sein de Puma et de Gucci Group. Le groupe veut se recentrer sur l'équipement de la personne. PPR souhaite également accélérer le désendettement à moyen terme.
- Evènements financiers : Virage stratégique majeur en 1999 avec une entrée dans le secteur du luxe à travers l'acquisition de 42,2% de Gucci Group. Depuis ce groupe est contrôlé totalement par PPR à l'issue d'une OPA. L'autre opération importante a été l'e rachat de Puma en avril 2007. Elle s'inscrit dans la stratégie d'expansion du groupe tournée vers des marques fortes et une grande maîtrise du réseau de distribution.
En parallèle le groupe s'est désengagé d'activités à plus faibles marges : Le Printemps et Orcanta (distribution de lingerie) ont été cédés en 2006. Cessions également dans des secteurs où PPR ne bénéfice pas d'une taille critique, tel que Yves Saint Laurent Beauté cédé au premier semestre 2008.
Les points forts de la valeur
- Le portefeuille d'activités du groupe inclut des marques mondiales puissantes ;
- Le recentrage sur le métier du luxe a permis à PPR d'inclure une activité bénéficiant d'une forte marge opérationnelle courante (18,9% en 2007 contre 8,6% pour l'ensemble du groupe)
- Le groupe a sensiblement réduit son endettement en 2008 avec un gearing (ou ratio d'endettement) passant de 57% à 52% entre 2007 et 2008 ;
- L'internationalisation (encore renforcée en 2008) permet au groupe de diversifier ses sources de revenus et de limiter les effets de la crise en Europe de l'Ouest et en Amérique du Nord ;
- PPR réagit face à un contexte économique déprimé : après les 672 suppressions de poste chez La Redoute, programme de réduction des coûts également à la Fnac et chez Conforama. Même Gucci est concerné par ce plan d'austérité avec une baisse de son budget d'ouverture de nouvelles boutiques.
Les points faibles de la valeur
- Le pôle luxe continue à représenter une faible part du chiffre d'affaires en 2008 (16,7%) alors que ce sont surtout les activités de distribution qui pâtissent de la crise actuelle ;
- Les enseignes La Redoute et Conforama connaissent des difficultés structurelles : suite aux mauvaises performances du premier semestre 2008 La Redoute a choisi de supprimer plus de 10% de ses effectifs.
- Puma, récemment acquis, a affiché des résultats inférieurs aux prévisions des analystes sur le quatrième trimestre 2008 (le bénéfice d'exploitation a chuté de 76,7% et le bénéfice net de 78,8%). De pus, la marque anticipe une année difficile pour 2009.
La valeur et son secteur
- Principales activités : PPR intervient dans les domaines de la distribution spécialisée et du luxe à travers 6 branches opérationnelles : Fnac, Redcats Group, Conforama, CFAO, Puma et Gucci Group.
- Le secteur : PPR, qui se présente comme un groupe de luxe mais tire une large part de ses revenus de la distribution, doit faire face à la déprime de la consommation dans un contexte de crise mondiale. Le secteur du luxe souffre également (mais dans une moindre mesure ) et certaines maisons ont déjà réduit leur production. Certaines recourent même au chômage partiel.
- La valeur dans son secteur : PPR est un des leaders mondiaux à la fois dans la distribution spécialisée et le luxe
Comment suivre la valeur
Le groupe devrait continuer à céder certains actifs non stratégiques (récemment le moteur de recherche Shopoon). Il cherche à vendre le distributeur informatique Surcouf. L'objectif est de concentrer ses moyens sur les acquisitions récemment menées, notamment Puma. Par contre, PPR n'étudiera aucune acquisition en 2009, quelque soit le prix.
Rémunérations
Dirigeants et mandataires sociaux
- Président-directeur général : François-Henri Pinault
- Rémunération du président reçue en 2007 : 2,27 millions d'euros (incluent jetons de présence, rémunération fixe et variable au titre de 2006, avantage en nature) + Rémunération variable 2007 versée en 2008 par PPR : 1,38 millions d'euros
- Rémunération totale versée aux administrateurs (hors PDG) en 2007 : 741 625 euros
- Programme de stock options : 381000 options de souscription d'actions, soit 0,3% du nombre total d'actions & charge totale en 2007 au titre de ces plans de 8,0 millions d'euros (5,0 millions d'euros en 2006)
- Recommandations MEDEF/AFEP : prises en compte dans le rapport annuel 2007
Actionnaires
- Principaux actionnaires : Public 59,1% ; Groupe Artémis (détenu par la Financière Pinault) 40,3% ; salariés 0,1%, auto-détention 0,5%
- Dividendes versés : 425 millions d'euros sur résultat 2008 (en tenant compte du nombre moyen pondéré d'actions ordinaires diluées à fin 2007)
- taux de distribution des dividendes : 45% (en tenant compte du résultat net par action)
- Taux de croissance du dividende par action : -4% à 3,3 euros sur résultat 2008
- Rendement (dividendes / cours*) : 7,4 % (*cours moyen depuis début 2009)
- Estimations de dividendes par action : 3,45 euros en 2009
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Distribution spécialisée
Selon la Fédération pour l'urbanisme et le développement du commerce spécialisé (Procos), le premier trimestre a été difficile pour le commerce spécialisé français. En dépit de politiques commerciales très agressives, qui pénalisent les marges des enseignes, la consommation ne suit pas. Les boutiques de centre-ville et de centres commerciaux ont subi un recul de 3,1% de leur activité sur le premier trimestre 2009. La baisse est de 4,4% sur la période pour les grandes surfaces. Au mois d'avril, la situation ne s'est pas améliorée : les enseignes de centre-ville et de centres commerciaux pâtissent toujours d'un recul de leur chiffre d'affaire (-3,1%) par rapport à avril 2008. Quant à l'activité des moyennes surfaces des parcs d'activité commerciale, elle suit la même tendance, soit -3,2%, à périmètre comparable. Sur le plan européen, les faillites de distributeurs se sont enchaînées sur les derniers mois. En Allemagne, Hertie, une chaîne de grands magasins, et l'enseigne d'habillement SinnLeffers ont disparu. En Grande-Bretagne, une demi-douzaine d'enseignes n'existe plus. Parmi elles : Woolworth, pourtant centenaire. Parmi celles qui n'ont pas encore déposé leur bilan, certaines inquiètent beaucoup les analystes. C'est le cas du deuxième distributeur européen de produits d'électronique grand public, DSG International (ex-Dixons) qui a d- se défaire d'actifs déficitaires.