Si cette saison des résultats se déroule mieux que prévu pour de nombreux secteurs, ce n'est pas le cas pour le secteur pétrolier. A Milan, l'action ENI perd 7,01% à 16,46 euros après avoir annoncé une réduction surprise de son dividende. Hier, ExxonMobil, le géant du secteur avait affiché l'une des rares baisses du Dow Jones en raison de résultats décevants. A Paris, Total (- 2,7% à 38,91 euros) affiche l'une des plus fortes baisses du marché en raison de la baisse plus important qu'anticipé de sa production d'hydrocarbures au deuxième trimestre.
Ces groupes pétroliers ont tous annoncé une forte chute de leurs bénéfices, qui, il est vrai, avaient atteint des niveaux historiquement élevés l'année dernière. En juillet dernier, le pétrole avait touché son plus haut historique à 147 dollars le baril. Cette année, leurs performances ont été pénalisées par le recul des cours de l'or et des marges de raffinage.
Au deuxième trimestre, le groupe pétrolier a ainsi vu son bénéfice net ajusté baisser de 60% à 902 millions d'euros, un chiffre inférieur au consensus Reuters de 938 millions de dollars.
« Nous adoptons une attitude prudente à l'égard des perspectives pour 2009 et au-delà, ce qui se traduit par la proposition un dividende intérimaire de 0,50 euro par action, qui nous semble approprié dans l'ENVIRONNEMENT actuel », annoncé son patron, Paolo Scaroni. Cette déclaration n'a pas été du goût des investisseurs qui anticipaient le maintien d'un dividende de 0,65 euro.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole. Elle estime désormais que cette demande devrait reculer de 2,9% cette année, contre une précédente estimation de 3%. Cette révision signifierait que le pire de la récession est passé. Le recul de la demande de pétrole est lié à une consommation en baisse dans les pays développés et à un retournement de tendance dans certains pays émergents, en particulier la Chine. Suite au ralentissement des exportations, l'AIE considère que la demande chinoise de pétrole pourrait fléchir de près de 1% en 2009, après une croissance de 4% en 2008. L'AIE évalue à plus de 26000 milliards de dollars les investissements à réaliser au cours des deux prochaines décennies pour maintenir l'offre. Or la volatilité importante du cours du pétrole empêche les compagnies d'avoir une visibilité suffisante pour investir. Selon ExxonMobil, une variation de 1 dollar du prix moyen du pétrole a un impact de 375 millions de dollars sur les résultats de son activité d'exploration-production.