Interpublic chute de 11,15% à 5,50 dollars après avoir dévoilé un revenu et des résultats largement inférieurs aux anticipations au deuxième trimestre. De plus, le groupe de communication ne prévoit pas de rebond de son activité au second semestre. Elle devrait être conforme à celle enregistrée sur les six premiers mois de 2009, selon le PDG d'Interpublic, Michael Roth. Ces déclarations tranchent avec celle du président de son concurrent Publicis, Maurice Lévy, qui s'attend à ce que le point bas du marché publicitaire soit touché au plus tard au mois d'août.
Au deuxième trimestre, Interpublic a vu son bénéfice net fondre à 27,8 millions de dollars, soit 4 cents par action, contre 95,8 millions de dollars, ou 17 cents par action, un an plus tôt. Les analystes étaient bien plus optimistes et visaient en moyenne 11 cents par action.
Cette forte dégradation des résultats s'explique par la crise du marché publicitaire qui s'est traduite par un recul de 19,7% à 1,47 milliard de dollars du revenu d'Interpublic. Le consensus s'élevait à 1,6 milliard de dollars. Sur une base organique, c'est hors effets de change et de périmètre, l'activité a baissé de 14,5%. Sur les six premiers mois de l'année, le recul est de 10,5%. Son concurrent Publicis a fait mieux avec un recul organique de 8,6% au deuxième trimestre et de 6,6% sur le semestre.
(C.J)
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Même la publicité en ligne, qui a longtemps affiché une forte croissance, pâtit de la crise. Selon l'Interactive Advertising Bureau (IAB), aux Etats-Unis, les dépenses publicitaires sur internet ont chuté de 5% (5,5 milliards de dollars) au premier trimestre. Il s'agit de la première baisse depuis 2002 et l'explosion de la bulle Internet. Pour le bureau d'analyse IDC, la crise est encore plus sévère, avec un recul estimé, sur la même période, de 6,9% aux Etats-Unis et de 4,3% sur le marché mondial. Même les liens sponsorisés ont enregistré une baisse de leurs recettes (-2,1%), toutefois moindre que celles des petites annonces et des bannières publicitaires (respectivement -14,9% et -10,8%). Quant au marché publicitaire français, TNS Media Intelligence estime que son repli s'est poursuivi en avril (-4%). Sur les quatre premiers mois de l'année, la baisse atteint 4,3% pour une valeur brute du marché de 7,5 milliards d'euros. Les revenus de la publicité extérieure se sont effondrés de 24,3% alors que ceux issus d'Internet ont continué à progresser.