Thomson s'envole de 27,51% à 0,913 euro après avoir trouvé un accord avec la majorité de ses créanciers pour restructurer sa dette. Une telle issue était attendue et permet au spécialiste des technologies de l'image de voir s'éloigner le spectre de la faillite. La réduction de 45% de sa dette se fera principalement par sa conversion en actions via une augmentation de capital et l'émission d'obligations remboursables en actions. Le prix à payer pour les actionnaires actuels est élevé, il pourrait, dans la pire des hypothèses, ne détenir que 15% du capital à l'issue de cette opération.
Grâce à cet accord, la dette senior de Thomson passera de 2,839 milliards d'euros à 1,55 milliard. La différence, soit 1,289 milliard d'euros, sera convertie en actions nouvelles avec droits préférentiels de souscriptions pour un montant de 350 millions d'euros, en obligations remboursables en actions (ORA) pour 639 millions d'euros et en obligations liées aux produits de cessions d'actifs pour 300 millions d'euros.
L'augmentation de capital sera mise en oeuvre par émission de droits de souscription d'actions au bénéfice des actionnaires actuels de Thomson au prix fixe de 0,66 euro par nouvelle action soit un ratio de 2 nouvelles actions pour chaque action détenue aujourd'hui. Cette opération sera garantie dans sa totalité par les créanciers. Les actionnaires actuels auront aussi le droit de souscrire à hauteur de 75 millions d'euros à l'émission des ORAs aux mêmes termes que les créanciers.
A l'issue de cette restructuration, les actionnaires actuels de Thomson pourraient conserver jusqu'à 52% du capital du groupe et au minimum 15%, en fonction de leur participation à l'augmentation de capital et à l'émission des ORA.
Les termes du reste de la dette senior, soit 1,55 milliard d'euros, ont été modifiés ; sa maturité a été ainsi allongée. L'accord prévoit en particulier de faibles remboursements pour les trois prochaines années.
Cet accord de restructuration sera soumis à l'accord des actionnaires lors d'une assemblée générale extraordinaire prévue au quatrième trimestre.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Electronique
Certains experts estiment que le marché de l'électronique mondial devrait particulièrement souffrir en 2009. Le chiffre d'affaires de cette industrie, qui s'élevait environ à 1140 milliards d'euros en 2008, devrait chuter de près de 7% cette année. Toutefois le secteur devrait se redresser dès 2010 (avec une hausse de 1,6%). Les perspectives sont bien meilleures pour le secteur de l'électronique grand public mondial. GfK anticipe une croissance de 4% de ce marché pour 2009. Cette progression serait réalisée grâce à la forte contribution des pays Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui représentent désormais le quart des ventes mondiales d'électronique grand public. En France, les plans sociaux se multiplient dans l'industrie électronique. Selon les données du ministère de l'emploi, les groupes d'équipements et de composants électriques ou électroniques ont supprimé 7100 postes en France en 2008, ramenant les effectifs de la filière à 382000 salariés. Entre 2001 et aujourd'hui, les suppressions se sont élevées à 76000 emplois, soit 17% de l'effectif total.