Les guides gastronomiques ont fraîchement accueilli la demande du gouvernement de signaler dans leurs prochaines éditions les restaurants qui répercutent la baisse de la TVA sur leurs prix, soulignant que ce n'est pas leur rôle et qu'ils ne peuvent de toute façon pas le faire compte tenu de leurs délais de parution.
Le secrétaire d'Etat au Commerce Hervé Novelli a déclaré mercredi qu'il souhaitait favoriser les restaurateurs ayant répercuté une partie de la baisse de la TVA sur leurs prix en demandant aux guides gastronomiques de signaler ces établissements dans leurs prochaines éditions.
"On a pris bonne note" des propos de M. Novelli, "on attend, on va étudier les choses", se contente-t-on d'indiquer chez Michelin dont le guide paraît en mars.
Le guide Gault Millau "parle des tendances culinaires et de ce qu'il y a dans les plats", ce n'est "pas des listings de tarifs", note Bertrand Clavières, directeur général de Gault Millau. Signaler les baisses "n'est pas notre rôle", ajoute-t-il.
De toutes manières, le guide devant paraître en octobre, "on n'a ni le temps ni les moyens" d'interroger des milliers de restaurateurs et de vérifier leurs déclarations, souligne-t-il.
En revanche le site de réservation du groupe Gault Millau, la fourchette.com, "est en train de travailler sur un projet qui permettra aux consommateurs de voir les restaurateurs qui ont baissé leur tarifs", précise M. Clavières.
Pour Gilles Pudlowski, chroniqueur au Point et auteur de plusieurs guides, un guide gastronomique ne se considère "pas au service du gouvernement". "Ce qui compte pour le lecteur, ce n'est pas de savoir de combien les restaurants ont baissé les prix, c'est combien ça coûte", dit-il.
Marc de Champérard, auteur du guide Champérard, estime lui aussi que signaler les baisses "n'est pas le travail d'un guide gastronomique" d'autant qu'elles ne sont pas une obligation légale mais résultent d'un accord entre syndicats de restaurateurs et gouvernement. Son guide est par ailleurs en cours d'impression.
Le PDG du Bottin Gourmand, Thibault Leclerc, se dit "partant" sur le principe "mais seulement sur le site internet où il peut y avoir une mise à jour en temps réel".
En ce qui concerne la version papier, qui sort le 30 octobre, "pour tous les restaurants qui veulent qu'on mette en avant le fait qu'ils ont baissé leurs prix, on le fera", assure-t-il.