Technip bondit de 5,78% à 40,25 euros à la faveur de résultats trimestriels supérieurs aux attentes et de perspectives relevées. "Bonne réalisation des projets, accent mis sur la rentabilité et prise de commandes sélective", sont les priorités du groupe en 2009 a rappelé Thierry Pilenko, le P-DG de la société de services pétroliers. Il a précisé que les clients restaient "prudents" dans leurs décisions d'investissement, et se focalisaient sur la réduction du coût des projets. Les analystes ont salué la performance mais souligné, à l'image de Citigroup, que le futur restait incertain.
Technip a réalisé au deuxième trimestre 2009 un résultat net en hausse de 12,8% à 116 millions d'euros, au dessus des attentes du consensus (94,8 millions d'euros). "Ces résultats surprenants résultent d'une excellente performance dans la division Subsea qui affiche un chiffre d'affaires et une marge toujours robuste", a commenté Oddo Securities.
Ce très bon deuxième trimestre a conduit le groupe à relever ses prévisions annuelles dans le haut de la fourchette. Le chiffre d'affaires tend vers 6,4 milliards d'euros sur la base des parités de change actuelles, contre une précédente estimation de 6,1 milliards d'euros tandis que le segment Subsea devrait connaître une croissance modérée de son chiffre d'affaires, a indiqué Technip.
En outre, le le taux de marge opérationnelle tend désormais vers 18%, contre une précédente fourchette de 16%/18% alors que l'amélioration de la marge opérationnelle combinée Onshore/offshore par rapport à l'exercice 2008 est confirmée, a ajouté la société.
Citigroup a salué des résultats supérieurs aux attentes. Cependant, la banque américaine estime que les perspectives de Technip pour 2010/2011 demeurent floues. Le bureau d'études préfère maintenir sa recommandation Conserver dans l'attente d'une preuve solide de la reprise des commandes dans le Subsea.
De son côté, Oddo a relevé ses estimations "pour acter" ce bon deuxième trimestre, mais pense qu'il convient de ne pas trop extrapoler sur le deuxième semestre, et encore moins sur 2010. Le broker a maintenu son opinion Alléger.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
Suite à l'acquisition de Coflexip par Technip en 2001, le groupe Technip est devenu l'un des cinq leaders mondiaux de l'ingénierie, des technologies et des services pétroliers. Le groupe possède des bases opérationnelles sur les cinq continents ainsi qu'une flotte de navires d'installation et de construction sous-marine.
Les domaines d'intervention de Technip couvrent le développement de champs offshore et onshore, le traitement et la liquéfaction de gaz, le raffinage de pétrole, les pipelines à terre et la pétrochimie -qui représentent ses principales activités. Le Groupe est particulièrement bien placé dans le secteur de l'offshore profond, secteur dans lequel il utilise ses propres actifs industriels. Il développe également ses activités dans des secteurs non-pétroliers tels que les engrais, la chimie, les sciences de la vie, la génération électrique, ainsi que les industries manufacturières et autres industries.
Les points forts de la valeur
- Le carnet de commandes de Technip confère au groupe une bonne visibilité. Par ailleurs, Technip est très sélectif dans les contrats qu'il noue.
- Technip est très présent dans la région clé du Moyen-Orient, ce qui lui offre de nombreuses opportunités de contrat, en particulier dans les projets gaziers (GTL, GNL). Ses positions en Afrique de l'Ouest et au Moyen-Orient lui permettent de profiter de l'activité de ces régions
- Technip renforce ses capacités d'exécution opérationnelle de ses contrats.
- En 2006, Technip a plus que doublé son bénéfice net qui ressort à 200,1 millions d'euros, preuve de la dynamique dans laquelle s'est engagé le groupe.
Les points faibles de la valeur
- La hausse du prix de l'acier pénalise le groupe, dont la majeure partie des projets nécessite l'achat de tubes en acier.
- Dans l'Onshore, Technip doit faire face à la concurrence des groupes d'ingénierie de pays émergents, notamment des sociétés coréennes à qui la baisse du dollar est profitable. Toutefois, les perspectives 2007 sont positives pour le groupe dans le domaine.
- La branche dédiée à l'industrie est encore trop petite (avec un objectif de 10 à 15 % du chiffre d'affaires à HORIZON 2008) et pas suffisamment profitable.
- Les comptes de groupe sont sensibles à l'évolution du dollar.
Comment suivre la valeur
- Technip est sensible à l'évolution des dépenses d'investissements des compagnies pétrolières. Le secteur parapétrolier est très cyclique.
- Selon certains spécialistes, le nombre de forages pétroliers et gaziers réalisés dans le monde est un indicateur intéressant de mesure du niveau de la demande en services pétroliers. Il est publié chaque semaine par la société américaine Baker Hughes.
- Enfin, avec plus de 30 % de l'activité de Technip réalisée au Moyen-Orient, la conjoncture politique de la zone est donc déterminante.
- Les comptes de groupe sont sensibles à l'évolution du dollar.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pétrole et parapétrolier
L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a légèrement revu à la hausse sa prévision de demande mondiale de pétrole. Elle estime désormais que cette demande devrait reculer de 2,9% cette année, contre une précédente estimation de 3%. Cette révision signifierait que le pire de la récession est passé. Le recul de la demande de pétrole est lié à une consommation en baisse dans les pays développés et à un retournement de tendance dans certains pays émergents, en particulier la Chine. Suite au ralentissement des exportations, l'AIE considère que la demande chinoise de pétrole pourrait fléchir de près de 1% en 2009, après une croissance de 4% en 2008. L'AIE évalue à plus de 26000 milliards de dollars les investissements à réaliser au cours des deux prochaines décennies pour maintenir l'offre. Or la volatilité importante du cours du pétrole empêche les compagnies d'avoir une visibilité suffisante pour investir. Selon ExxonMobil, une variation de 1 dollar du prix moyen du pétrole a un impact de 375 millions de dollars sur les résultats de son activité d'exploration-production.