AT&T (+ 4,07% à 25,85 dollars) affiche l'une des plus fortes hausses du Dow Jones grâce à un repli plus faible que prévu de ses résultats. Si la situation économique difficile et les subventions accordées aux acheteurs du nouvel iPhone ont pesé sur les profits, l'attrait de la nouvelle version du téléphone portable d'Apple, dont il est l'opérateur exclusif aux Etats-Unis, a dopé les recrutements. Grâce à cet appareil qui facilite la navigation sur internet à partir d'un téléphone, le groupe recrute des abonnés plus dépensiers et plus fidèles. AT&T espère améliorer à terme sa rentabilité.
Au deuxième trimestre, AT&T a réalisé un bénéfice net de 3,2 milliards de dollars, soit 54 cents par action, contre 3,8 milliards de dollars, soit 63 cents, un an plus tôt. Le consensus Thomson Reuters a été dépassé de 3 cents. Les subventions accordées lors du lancement du nouvel iPhone d'Apple ont pesé sur les résultats du groupe.
Grâce à ce lancement, 2,4 millions d'iPhone ont été activés et AT&T a engrangé 1,4 million de nouveaux abonnés en net dans la téléphonie mobile. Les analystes attendaient seulement 1,08 million de recrutements. Son portefeuille comprend désormais 79,6 millions d'abonnés.
Malgré le dynamisme de l'activité téléphonie mobile, le chiffre d'affaires de l'opérateur télécoms a reculé de 0,6% à 30,7 milliards de dollars, en ligne avec les attentes. AT&T continue de souffrir du déclin de ses activités traditionnelles « voix » dans la téléphonie fixe.
« Notre activité dans le sans fil est excellente, la gestion opérationnelle et des coûts continue d'être rigoureuse et dans un contexte économique difficile nous avons réalisé de solides résultats », s'est félicité Randall Stephenson, P-DG d'AT&T.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Equipementiers télécoms
Selon le cabinet d'études Gartner, les ventes de téléphones mobiles dans le monde ont chuté de 9,4% au premier trimestre. Le secteur est touché par une baisse de la demande suite à la crise économique. A cela s'ajoute un déstockage massif de la part des revendeurs, qui résulte des méventes de 2008. Côté fabricants, le niveau des stocks a chuté de 25 millions d'unités au premier trimestre. Gartner estime que ce mouvement devrait continuer sur la période d'avril à juin. Par contre les téléphones dits « intelligents » (ou « smart-phones ») s'en sortent bien. Leurs ventes ont bondi de 12,7% au premier trimestre. En France, la situation est similaire : sur les quatre premiers mois de 2009, les ventes de mobiles classiques ont reculé de 6%, mais celles des «smart-phones» se sont renchéries de 113%, selon l'institut GfK. Cette tendance a permis au marché global de se maintenir par rapport aux quatre premiers mois de 2008. Les mobiles à écran tactile représentent aujourd'hui le quart des ventes en France alors qu'ils sont arrivés très récemment sur le marché. Pour faire face à cet engouement, les fabricants misent sur ce créneau. Pionnier dans ce domaine, LG Electronics a introduit la fonction tactile sur des mobiles de milieu de gamme. Son compatriote Samsung s'apprête à lancer trois nouveaux modèles tactiles.
Opérateurs télécoms
D'après une étude réalisée par Bain & Company, les Français vont revoir leur budget télécoms à la baisse. En effet, une personne interrogée sur deux prévoit de réduire prochainement ses dépenses de téléphonie fixe et mobile, d'Internet ou de télévision, avec des impacts différents selon les domaines. Ainsi, l'abonnement Internet serait davantage préservé (seuls 4% des personnes pourraient le résilier) que celui du mobile (7% des Français envisagent de le supprimer) ou du téléphone fixe (pour lequel le taux atteint 10%). Avant d'arriver à cette extrémité, les clients cherchent à jouer sur différents leviers, notamment sur le niveau de leurs communications. Un quart des abonnés au téléphone fixe et mobile pourrait réduire leurs appels dans les prochains mois. La même proportion pourrait opter pour un forfait moins coûteux. Selon le cabinet de conseil, les opérateurs peuvent réduire leurs coûts pour anticiper cette tendance. Ils peuvent également fidéliser leurs clients déjà existants.