
Un repreneur pour le constructeur automobile Opel devra apporter plus de fonds propres à l'entreprise plutôt que simplement miser sur les milliards d'euros promis de garanties publiques, a averti ce week-end le ministre allemand de l'Economie Karl-Theodor zu Guttenberg.
Les candidats à la reprise d'Opel, une filiale de General Motors, "doivent par exemple s'assurer que le nouveau groupe Opel puisse démarrer avec une structure de capital viable, ce qui signifie qu'ils doivent être prêts à assumer plus de risques" en engageant plus de capitaux propres, a indiqué le ministre dans une interview publiée dimanche par le journal Frankfurter Allgemeine Zeitung.
Il s'agit "de faire plus pour réduire le risque de déséquilibre entre capitaux propres et capitaux prêtés", a ajouté le ministre dont le gouvernement, appuyé par plusieurs Etats régionaux, a promis plusieurs milliards d'euros de garanties publiques pour aider à sauvegarder des milliers d'emplois Opel en Allemagne.
"Je le dis clairement: Nous ne nous soumettrons pas aux pressions, et nous ne pouvons nous permettre d'accepter une promesse de pérénité de l'entreprise comme seul critère décisif à l'octroi de garanties publiques", a ajouté le ministre.
Plusieurs repreneurs, notamment l'équipementier canadien Magna, adossé à la banque russe Sberbank, sont sur les rangs pour racheter Opel à l'américain General Motors, mais les négociations avec Magna s'enlisent. Le gouvernement allemand, qui a son mot à dire puisqu'il consentirait à aider financièrement la nouvelle entreprise Opel, fait monter la pression après l'échec de Magna et GM de conclure un accord définitif, comme prêvu au 15 juillet.
M. zu Guttenberg, qui, selon la presse, n'a jamais été un chaud partisan de la reprise d'Opel par Magna, a estimé que "de nombreux points restent à éclaircir dans les propositions faites par les candidats au rachat" d'Opel.
Parmi les repreneurs éventuels -- outre Magna -- figurent la holding financière RHJ International, dont le principal actionnaire est le fondateur du fonds américain Ripplewood, ainsi que le chinois BAIC.
RHJ International avait déjà déposé une offre il y a quelques mois, mais celle-ci avait été rapidement écartée.
Le ministre a également estimé "tout à fait normal que des pourparlers soient menés avec plusieurs candidats" à la fois. Mais il n'a pas non plus exclu que l'affaire se termine par "une faillite, si rien ne marche, ce que nous ne voulons vraiment pas".
Le ministre a également exclu une hypothèse émise par la presse selon laquelle GM vendrait Opel à RHJ, qui procéderait à une restructuration massive de l'entreprise avant de la revendre à GM.
"Ce n'est pas compatible avec nos attentes et n'a pas lieu d'être", a affirmé M. zu Guttenberg.