General Electric (- 5,89% à 11,67 dollars) figure en queue de l'indice Dow Jones après avoir dévoilé des ventes inférieures aux anticipations de Wall Street. Le conglomérat, présent dans des activités aussi diverses que les médias, l'énergie et la finance, est considéré comme le baromètre de l'économie américaine, et souffre donc des mêmes maux. Sa division financière, GE Capital, est ainsi particulièrement touchée en raison de ses activités de prêts aux entreprises et aux particuliers, dont la solvabilité est mise à mal par la crise.
Le résultat de cette activité a fondu de 80% à 590 millions de dollars. Elle a ainsi fortement contribué à la dégradation des comptes de General Electric, dont le bénéfice net a reculé de 47% à 2,7 milliards de dollars, soit 24 cents par action. Le bénéfice par action au titre des activités poursuivies s'est, lui, élevé à 26 cents, soit 3 cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Seule la division consacrée aux équipements pour la production d'énergie a vu son bénéfice augmenter : +13% à 1,79 milliard de dollars.
Mais la principale déception de cette publication est venue du niveau d'activité. Le chiffre d'affaires a baissé de 17% à 39,08 milliards de dollars, bien en deçà de la prévision moyenne de Wall Street de 42,16 milliards de dollars.
En outre, Jeffrey Immelt, p-DG a indiqué que les résultats combinés des divisions GE Energy Infrastructure, NBC Universal et GE Technology Infrastructure seraient stables cette année alors qu'il anticipait auparavant une croissance située entre 0% et 5%. Quant à GE Capital, elle est sur la bonne voie pour être rentable cette année.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
Activité de la société
General Electric (GE) est l'un des plus grands conglomérats au monde. Ses métiers peuvent être répartis en trois grands secteurs : en premier lieu, les activités historiques, qui regroupent l'électroménager, l'éclairage, le réseau de télévision NBC Universal, les systèmes industriels, l'éclairage, et la chimie de spécialités. Puis les services financiers à destination des particuliers et des entreprises, avec GE Capital. Enfin, le pôle technologie, qui regroupe les moteurs d'avions, les systèmes médicaux, les systèmes de transport et l'énergie. Le groupe emploie 10 000 personnes en France, sous la direction de Clara Gaymard.
Les points forts de la valeur
- La situation financière du groupe est solide.
- GE bénéficie d'une image de marque extrêmement forte au niveau mondial.
- La structure de conglomérat permet à GE de répartir les risques entre les métiers à plus ou moins longs cycles.
- En vendant GE Insurance Solution à Swiss Re, General Electric a finalisé sa stratégie de sortie du secteur de l'assurance et de recentrage sur ses métiers à plus forte croissance.
Les points faibles de la valeur
-La diversité des secteurs d'activités dans lequel évolue GE rend le titre sensible au secteur du transport aérien pour sa branche moteurs d'avions ou encore à l'investissement industriel pour GE Power Systems.
-Le groupe est exposé à la flambée des matières premières.
Comment suivre la valeur
-Compte tenu de la position de leader du groupe dans de nombreux domaines, le titre General Electric est considéré comme un baromètre de la situation économique des Etats-Unis.
-Des rumeurs récurrentes évoquent un rachat de Theolia, dont GE possède 16,9%.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens d'équipement
Le recul de la production des industries mécaniques en France n'a cessé de s'amplifier sur les derniers mois. Selon la Fédération des industries mécaniques (FIM), depuis le mois de décembre, la baisse des volumes produits par ces industries est de plus en plus marquée : si elle s'élevait à 1,3% fin 2008, elle a atteint 2,2% en janvier (par rapport au même mois de l'année précédente), 3,2% en février, et 4% en mars. La FIM estime que le recul des volumes produits devrait encore se renforcer et s'établir à 4,6% en avril et à 5,1% en mai. La chute des investissements, qui touche à la fois la France et l'Europe, est encore plus marquée aux Etats-Unis. Au premier trimestre, les dépenses des entreprises américaines ont chuté de 37% par rapport aux trois mois précédents. Le recul est plus fort (à 47%) pour les équipements industriels et encore davantage (78%) pour le matériel d'exploration et d'exploitation minière. La crise économique plonge certains fabricants de biens d'équipement dans les difficultés. Le suisse Sulzer, spécialiste des pompes et machines pour l'industrie, va supprimer 1400 postes, soit 11% de son effectif mondial, principalement en Europe et en Amériques. L'objectif est de réduire ses coûts annuels de 110 millions de francs suisses (73,2 millions d'euros).
Communication - Medias
Confrontés à un manque de visibilité pour les prochains mois, de nombreux acteurs, dont JCDecaux et NRJ, mettent en place des plans d'économies. TF1 a augmenté son objectif de réduction de coûts à 70 millions d'euros. Lagardère a appliqué un nouveau plan d'économies à ses activités presse et audiovisuel dans le monde, s'ajoutant à celui engagé il y a deux ans. La crise provoque également des changements beaucoup plus structurels : le modèle gratuit et reposant sur les recettes publicitaires, qui semblait fonctionner sur Internet, est désormais sérieusement remis en cause. Les intervenants s'accordent à penser que le financement de la production d'information ou de contenus de qualité exige d'autres ressources. Le quotidien anglais « The Financial Times » combine ainsi accès gratuit et modèle payant en proposant la lecture gratuite de 30 articles par mois et en faisant payer un abonnement au-delà. « Le Monde » et « Les Echos » pratiquent également ce type de politique. Quant au «Figaro », il réfléchit à développer des contenus payants sur son site. D'autres proposent des services ou produits pour compléter leurs revenus. C'est le cas de « Femme actuelle » et de « Elle ».
Transport aérien
Le trafic aérien devrait subir un recul sans précédent en 2009 : selon l'Iata, le trafic mondial devrait reculer de 8% cette année, soit l'équivalent de 180 millions de passagers. C'est la plus forte baisse jamais enregistrée. Entre 2000 et 2002, suite aux attentats du World Trade Center, le trafic n'avait diminué « que » de 33 millions de passagers sur 2 ans. Le chiffre d'affaires des compagnies devrait lui, chuter de 15% cette année, ce qui correspond à une perte d'activité de 80 milliards de dollars. Quant aux pertes cumulées, elles devraient atteindre 9 milliards de dollars en 2009, contre 10,4 milliards l'an dernier. Ces pertes sont bien inférieures aux 13 milliards de dollars affichés en 2001 par les acteurs du secteur. Cet écart s'explique par une meilleure adaptation des compagnies à leur ENVIRONNEMENT dégradé : elles ont su réduire leur offre. Le secteur ne devrait pas connaître de grande faillite car les groupes bénéficient d'une meilleure trésorerie qu'en 2001. Néanmoins les pertes en 2009 pourraient être revues à la hausse compte tenu de la récente remontée du prix du baril de pétrole. En effet, le montant estimé par l'Iata ne tient pas compte d'éléments exceptionnels, comme des dépréciations liées aux couvertures pétrolières.