Philips (+ 5,25% à 13,63 euros) affiche la plus forte hausse de l'indice néerlandais AEX après avoir surpris les investisseurs en publiant un résultat opérationnel positif au titre du deuxième trimestre. Les analystes ont attribué cette performance meilleure que prévu à la division Systèmes médicaux, principale source de déception au premier trimestre. L'action du groupe électronique diversifié est également portée par les propos du management concernant une amélioration des performances au second semestre. Les mesures de réduction des coûts devraient alors faire sentir leurs effets.
Au deuxième trimestre, Philips a réalisé un bénéfice net de 45 millions d'euros, contre 735 millions d'euros un an plus tôt en raison d'importantes plus values de cession. Dans le même temps, le chiffre d'affaires a fondu de 19% à 5,23 milliards d'euros.
Le résultat d'exploitation (EBITA) s'est lui élevé à 118 millions d'euros, à comparer avec près de 400 millions au deuxième trimestre 2008 et un consensus Reuters de -79 millions d'euros. Les analystes ont été principalement surpris par le résultat opérationnel de la division Santé qui a atteint 158 millions d'euros, soit 62 millions de plus que prévu.
Ces résultats supérieurs aux attentes ont été accompagnés de commentaires prudemment optimistes du management à propos de la seconde partie de l'année. Le P-DG, Gerard Kleisterlee, anticipe ainsi un chiffre d'affaires supérieur à celui du premier semestre tandis que les résultats devraient bénéficier des plans d'économies mis en place ces derniers mois.
A ce sujet, le directeur financier, Pierre-Jean Sivignon, a annoncé qu'il anticipait désormais 600 millions de réductions de coûts en base annuelle d'ici à la fin de l'année, contre 500 millions d'euros auparavant.
(C.J)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
=/Semi-conducteurs/=
Le recul du secteur mondial en 2009 sera bien plus marqué qu'en 2008, avec une chute des ventes de 24,1 % d'après GfK. Les prévisions de la Semiconductor industry association (SIA) sont similaires avec une baisse anticipée de 21,3 % cette année. Le Japon et l'Europe seront les plus affectés, avec un recul d'activité supérieur à 26%, du fait d'une demande en berne mais aussi de délocalisations de la production vers des pays à plus faibles coûts de main d'oeuvre. Les acteurs japonais doivent également affronter l'appréciation du yen face au dollar et à l'euro. Par contre, l'activité dans la zone Asie-Pacifique, notamment en Chine, résistera bien et se développera. La SIA prévoit que l'activité devrait rebondir l'année prochaine avec une croissance de 6,5%. Pour 2011, la progression devrait être similaire. Pour mieux affronter la détérioration de leur environnement, les acteurs choisissent de s'unir. Selon les analystes, cette tendance devrait perdurer. Le rapprochement entre les fabricants japonais NEC et Renesas souligne cette tendance, de même que l'offre d'achat du fabricant américain Broadcom sur Emulex, société spécialisée dans les produits de réseau et de stockage.
Electronique
Certains experts estiment que le marché de l'électronique mondial devrait particulièrement souffrir en 2009. Le chiffre d'affaires de cette industrie, qui s'élevait environ à 1140 milliards d'euros en 2008, devrait chuter de près de 7% cette année. Toutefois le secteur devrait se redresser dès 2010 (avec une hausse de 1,6%). Les perspectives sont bien meilleures pour le secteur de l'électronique grand public mondial. GfK anticipe une croissance de 4% de ce marché pour 2009. Cette progression serait réalisée grâce à la forte contribution des pays Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), qui représentent désormais le quart des ventes mondiales d'électronique grand public. En France, les plans sociaux se multiplient dans l'industrie électronique. Selon les données du ministère de l'emploi, les groupes d'équipements et de composants électriques ou électroniques ont supprimé 7100 postes en France en 2008, ramenant les effectifs de la filière à 382000 salariés. Entre 2001 et aujourd'hui, les suppressions se sont élevées à 76000 emplois, soit 17% de l'effectif total.