Holcim, le deuxième cimentier du monde, a jugé "satisfaisante" son activité en Asie et en Amérique Latine. Sa présence sur les marchés émergents lui a d'ailleurs permis de limiter la contraction de ses résultats sur les cinq premiers mois de l'année. Pour autant, Markus Akermann, le directeur général du groupe, a convenu que l'année 2009 s'annonçait "difficile" en raison de l'atonie des marchés nord-américains et européens. Cette prévision, présentée ce matin à l'assemblée générale des actionnaires, fait plonger le titre de 4,02% à 56,10 francs suisses à la Bourse de Zurich.
Par ailleurs, les actionnaires du groupe ont approuvé l'augmentation de capital annoncée il y a quelques semaines. Le cimentier suisse a fixé de façon définitive le prix de l'action nominative à 42 francs suisses, soit une décote de près de 28% par rapport au cours de clôture d'hier.
Les 2,1 milliards de francs suisses ainsi levés financeront le rachat de Cemex Australia pour 1,77 milliard de francs suisses et des prises de participation stratégiques en Chine dont le coût est estimé à 25 millions de francs suisses.
Cette politique expansionniste diffère de celle de ses principaux concurrents, le français Lafarge et l'allemand HeidlebergCement, qui vendent des actifs pour rembourser leurs dettes contractées récemment pour financer des acquisitions réalisées ces dernières années au prix fort.
(P-J.L)
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LE SECTEUR DE LA VALEUR
Construction - Matériaux
Selon Moody's la crise de l'immobilier devrait générer une baisse de la demande mondiale de ciment entre 5% et 10%, en 2009. Cette tendance inciterait les entreprises à se livrer à une guerre des prix. Comme le souligne l'agence de notation, certains acteurs souffrent d'un endettement trop conséquent du fait d'acquisitions. Ainsi Lafarge, qui a racheté Orascom, supporte une dette nette représentant 1,15 fois ses fonds propres. Face à une situation financière très tendue, il est devenu urgent pour certains groupes d'être recapitalisés. Saint-Gobain et Lafarge ont décidé de lever chacun 1,5 milliard d'euros en Bourse. A cela s'ajoute une politique de réduction des coûts : aux 400 millions de réductions de coûts dégagées l'an passé, Saint-Gobain va ajouter 600 millions d'euros. Lafarge prévoit, lui, 200 millions d'économies en 2009, contre 120 millions prévus initialement dans le cadre du programme Excellence 2008. Aucune acquisition n'aura lieu en 2009, pour Saint-Gobain, alors que Lafarge va réduire de 40% ses investissements.