Essilor a annoncé plusieurs opérations de croissance externe en Europe, en Amérique du Nord et au Moyen-Orient. En Belgique, Essilor a acquis t la totalité du capital de De Ceunynck, acteur majeur du marché belge sur lequel il est le distributeur historique de BBGR. De Ceunynck, qui dispose d'un laboratoire de prescription près d'Anvers a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires de 17 millions d'euros, emploie 92 personnes et continuera d'être dirigé par l'équipe actuelle, a indiqué le numéro un mondial de l'optique ophtalmique.
Aux Etats-Unis, Essilor a racheté Barnett & Ramel Optical (chiffre d'affaires: 10,8 millions de dollars), Apex Optical (chiffre d'affaires : 2,7 millions), ABBA Optical (chiffre d'affaires : 2,2 millions) et Vision Pointe Optical (chiffre d'affaires : 1,1 million), quatre laboratoires de prescription respectivement situés dans le Nebraska, en Floride, en Géorgie et dans l'Idaho.
Essilor a également pris une participation majoritaire dans OptiSource International (chiffre d'affaires : 5,3 millions), un fabricant et distributeur d'équipements et de consommables destinés aux magasins d'optique et aux laboratoires.
Toujours aux Etats-Unis, Essilor s'est associé à Vision Service Plan (VSP) pour acquérir Mc Leod Optical, un laboratoire de prescription situé dans l'Etat du Rhode Island ayant réalisé un chiffre d'affaires de 10 millions de dollars en 2008. Selon le groupe français, VSP est aujourd'hui le premier prestataire américain en matière de couverture des besoins de santé visuelle avec plus de 55 millions d'assurés. Essilor détient la majorité du capital de Mc Leod, VSP et les dirigeants de Mc Leod détenant une part minoritaire.
Au Moyen-Orient, Essilor a signé avec Amico, son distributeur, numéro un sur le marché local de l'optique ophtalmique, un contrat de coentreprise à 50/50 pour exploiter le laboratoire de prescription d'Amico situé à Dubaî.
Ce laboratoire qui sert les Emirats Arabes Unis, Oman, le Qatar et le Koweît, a réalisé un chiffre d'affaires de 3,5 millions d'euros en 2008. Cette coentreprise "servira de tête de pont à Essilor pour se développer au Moyen-Orient, un marché de 265 millions d'habitants qui dispose d'importants réservoirs de croissance", a précisé le groupe français.
Enfin, Nikon Optical Canada, filiale de Nikon-Essilor, a signé un accord en vue de porter de 50 à 100 % sa participation dans TechCite, un laboratoire de prescription situé à Calgary dans l'Ouest du Canada. TechCite a réalisé en 2008 un chiffre d'affaires d'environ 6,8 millions de dollars canadiens.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Performances et stratégie
Chiffre d'affaires
- Au premier trimestre 2009 : 840,4 millions d'euros (+10,3%)
- Au 31.12.2008 : 3 074,4 millions d'euros (+5,7%)
Résultats
- Au 31.12.208, résultat opérationnel : 514,5 millions d'euros (+2,0%) ; résultat net (part du groupe) : 382,4 millions d'euros (+4,3%)
Prévisions
La crise économique ne remet pas en cause les objectifs d'Essilor à moyen et long terme et le groupe va poursuivre ses acquisitions ciblées, notamment dans les laboratoires de prescription. Sur 2009, le groupe estime que la croissance par acquisitions pourrait représenter environ 6%. Les ventes devraient être au moins stables au deuxième trimestre en données organiques. La marge opérationnelle devrait cette année être du même ordre que celle de 2008 (à 18,2%, hors acquisitions de Satisloh).
Stratégie
Essilor mène une politique de croissance externe extrêmement dynamique depuis plusieurs années. Depuis six ans, le groupe a acquis 95 sociétés, la plupart étant des laboratoires de prescription. Cette stratégie va se poursuivre en 2009. Sur le premier trimestre, Essilor a déjà mené plusieurs opérations : il a porté de 10% à 51% sa participation au capital de JZO, numéro un du marché des verres ophtalmiques en Pologne et distributeur de BBGR. En Inde, Essilor a augmenté de 10% sa participation dans GKB Rx Lens Private Ltd, qui exploite un réseau de laboratoires de prescription, et possède désormais 60% de son capital. Essilor a également finalisé quatre petites acquisitions en Australie.
Evènements financiers
En 2008, la croissance externe s'est poursuivie à un rythme soutenu avec 27 acquisitions, pour l'essentiel des laboratoires de prescription. Cette stratégie s'est déployée sur l'ensemble des régions, avec 15 opérations en Amérique du Nord, 7 en Europe, 3 en Asie, et une au Brésil. L'opération la plus importante concerne le rachat de Satisloh, le numéro un mondial des équipements de prescription optique.
Forces et faiblesses de la société
Forces
- Position de leader mondial bien affirmée car l'activité d'Essilor est deux fois plus élevée que celle de son challenger;
- L'entreprise est dotée d'une bonne capacité d'innovation;
- Sur le premier trimestre, l'activité résiste, dans un contexte économique très déprimé, avec une croissance interne en repli modéré de 1%;
- Le groupe va distribuer un dividende net en hausse de 6,5% (à 0,66 euro par action) au titre de 2008;
- La structure financière est extrêmement solide avec un ratio de dette nette sur capitaux propres de 4,7% à fin 2008. Cette solidité procure au groupe une grande flexibilité lui permettant de mener des acquisitions grâce auxquelles il consolide ses parts de marché à travers le monde;
- L'activité du groupe bénéficie du vieillissement de la population dans les pays développés et des problèmes visuels qui en résultent.
Faiblesses
- L'essor de la chirurgie ophtalmologique (qui concerne pour le moment plutôt les classes les plus aisées) menace l'activité des opticiens;
- Le groupe est soumis aux effets de change car il réalise une part importante de son chiffre d'affaires en dollar : si les effets de change sont positifs début 2009, en revanche, en 2008, Essilor a subi un effet de change négatif de 4 %;
- Le titre est relativement cher avec un cours qui représente près de 18 fois les bénéfices attendus sur 2009;
- La stratégie d'acquisition très dynamique pèse sur les marges (comme c'est le cas de Satisloh);
- Le groupe est encore peu présent dans les pays émergents : les régions Asie - Océanie et Amérique latine ne représentent que 13% du chiffre d'affaires.
La valeur et son secteur
Principales activités
Fabrication de verres adaptés à tous les types de défauts visuels. La fabrication et la vente d'instruments d'optique (principalement appareils de taillage de verres finis et équipements de dépistage des défauts visuels) représente 5% de l'activité.
Le secteur
Le marché de l'optique ophtalmique s'annonce une nouvelle fois difficile en 2009. Néanmoins, à moyen terme, le secteur bénéficie de plusieurs tendances favorables : du fait du vieillissement de la population dans les pays développés, le nombre de cas de presbytie (défaut visuel après 40 ans) va connaître une forte croissance à l'avenir. De plus, l'achat de lunettes est remboursé par les mutuelles, en Amérique du Nord et en Europe, régions qui concentrent la majeure partie de l'activité du groupe. Enfin, les marchés émergents comportent un potentiel énorme de développement.
La valeur dans son secteur
Numéro un mondial de l'optique ophtalmique.
Comment suivre la valeur
Apparenté au marché de la santé, la valeur est défensive : l'achat de lunettes, qui est à 90% un acte de renouvellement, peut être reporté mais non annulé. Les acquisitions, notamment dans les pays émergents, sont à surveiller. Le groupe est facilement opéable car il ne possède pas d'actionnaire de référence et près de 91% de ses actions sont détenues par le public.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Biens de consommation
D'après l'Insee, la consommation des ménages en produits manufacturés, qui représentent le quart de la consommation globale des ménages, a progressé de 0,4% au premier trimestre (comparé au dernier trimestre 2008). Cette augmentation résulte d'un rebond de la consommation de 1,1% en mars après un mois de février où elle avait décliné de 1,8%. La bonne performance du mois de mars provient, en partie, d'une progression des ventes de l'industrie textile (+3,5% sur un mois). Les professionnels ont été surpris par cette évolution, alors que les ventes de vêtements subissent de plein fouet les effets de la crise. Les experts l'attribuent plus à des effets calendaires liés aux soldes qu'à un changement des comportements. D'après les données de l'Institut français de la mode (IFM), la consommation d'articles de prêt-à-porter féminin a reculé de 5% l'an passé pour atteindre 10,1 milliards d'euros, soit sa plus mauvaise performance depuis 1994. Préoccupés par leur pouvoir d'achat, les Français sont très sensibles aux prix des articles, incitant les enseignes à multiplier les soldes et promotions. Ces derniers représentaient en 2008 33% de l'activité du secteur, contre 30% en 2007 et 23% cinq ans plus tôt. La conséquence directe est la baisse des prix des produits qui a atteint 4,5% l'an passé.