Handicapé par une dette massive héritée du rachat onéreux d'Alcan au plus fort de la bulle des matières premières, Rio Tinto multiplie depuis quelques semaines les initiatives pour améliorer son profil d'investissement. Après avoir noué une alliance dans le minerai de fer avec son rival BHP Billiton pour s'émanciper de l'étreinte chinoise, levé 15 milliards de dollars de capitaux sur le marché pour renforcer son bilan, le troisième groupe minier mondial a annoncé lundi la cession de ses actifs américains d'emballage à l'américain Bemis pour 1,2 milliard de dollars.
«La vente d'Emballages alimentaires Amériques est la première étape significative d'allègement du portefeuille d'actifs acquis avec Alcan», a déclaré Guy Elliott, directeur financier de Rio Tinto.
«La poursuite des cessions d'actifs non stratégiques est positive pour Rio car celle dégage des capitaux pour réduire sa dette», a commenté un analyste de Citigroup cité par Bloomberg. En outre, a-t-il ajouté, « la récente augmentation de capital permet au groupe de présenter un bilan plus solide et ainsi d'être en position plus favorable pour négocier les prix de vente ».
Malgré tout ces efforts, le titre recule de 5,28% à 1919 pence à Londres. A l'instar des autres valeurs du secteur minier, Rio Tinto est pénalisé par le repli des matières premières lié au regain d'inquiétude sur le timing et l'ampleur de la reprise. De plus, UBS a abaissé son objectif de cours de 3100 à 2750 pence tout en confirmant sa recommandation d'Achat.
(P-J.L)