Stable à 56,80 dollars, Johnson & Johnson ne profite pas de l'embellie du Dow Jones dont il fait partie. Le groupe pharmaceutique diversifié également dans la santé grand public a pourtant remporté une victoire judiciaire importante contre son rival Abbott. Ce dernier est condamné à lui verser 1,7 milliard de dollars pour violation de brevet. La somme, l'une des plus importantes jamais accordées dans un procès de ce genre, est en rapport avec les ventes d'un traitement contre l'arthrite commercialisé par Abbott sous le nom de Humira. Il s'agit du premier médicament d'Abbott.
Il a généré l'an passé un chiffre d'affaires de 4,521 milliards de dollars, soit près de 15% des ventes du laboratoire de l'Illinois. C'est aussi le produit qui porte la croissance du groupe : après une hausse de 48% en 2008, Abbott espère une progression comprise entre 15% et 20% cette année.
Chez Johnson & Johnson, le traitement, baptisé Reminicade, a engendré un chiffre d'affaires de 3,7 milliards de dollars en 2008. J&J ne demande pas l'arrêt des ventes de l'Humina mais des royalties sur ces ventes.
Abbott a décidé de faire appel de la décision de justice, et c'est justement ce qui pénalise le titre Johnson & Johnson ce mercredi. Dans une note adressée à ses clients, Goldman Sachs a estimé que le processus de justice pourrait durer encore deux ans et qu'il pourrait conduire à une réduction de l'amende.
Bref, l'affaire est loin d'être close, d'autant qu'Abbott a intenté un procès à J&J et réclame des royalties sur le Simponi, un produit commercialisé par J&J.
(P-J.L)
AOF - EN SAVOIR PLUS
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Pharmacie - Santé
Avec l'expiration des brevets de médicaments vedettes comme le Lipitor de Pfizer ou l'Effexor de Wyeth, le secteur devrait subir la disparition de 100 milliards de dollars de chiffre d'affaires au niveau mondial d'ici à cinq ans. Pour faire face à ce phénomène, trois grosses opérations (de plus de 40 milliards de dollars chacune) ont été récemment annoncées : la première concerne l'acquisition par le suisse Roche de la totalité du capital de sa filiale Genentech, deuxième groupe américain des biotechnologies. La seconde est relative au rachat de Wyeth, fabricant de l'Advil, par l'américain Pfizer. Enfin la dernière porte sur l'absorption de Schering-Plough par Merck. Pour tous les acquéreurs l'objectif est de consolider leur portefeuille de médicaments. Ces rachats soulignent également l'intérêt croissant pour les biotechnologies et la diversification visée par les groupes dans ce domaine. D'autres opérations devraient voir le jour en considérant notamment la crainte des acteurs face à la réforme du système de santé prônée par le nouveau président américain Barack Obama.